Je déteste devoir faire preuve d'autorité. Ou plutôt non, je déteste que les gens me détestent. Longtemps j'ai cru qu'il fallait être gentil et écouter les gens pour qu'ils m'aiment bien. Et puis, sans doute touché par la grâce super-nannyenne (Super Nanny étant mon programme TV préféré, je viens d'en voir un épisode absolument subjuguant qui a sans doute inspiré quelque peu ce post) je me suis rendu compte que non, tout compte fait, qui aime bien chatie bien. Pire, l'humain aime qu'on lui fasse mal et ne respecte que celui qui le remet (vertement) à sa place.
J'ai donc appris à devenir sec, cassant et autoritaire, parfois même presque craint de certains. Ca me peine parfois, parce que je sais que ceci m'empêche d'être "le bon collègue copain avec tout le monde". Mais finalement, je vis avec ça et assez bien même. Le "management" comme il convient d'appeler ce que je fais ne souffre pas d'à peu près, il faut taper dans le tas. Et si parfois j'ai encore des sursauts de "s'il te plait tu veux bien m'aimer bien au travail et me le dire", je dois dire qu'en général, la paix absolue que j'ai gagnée avec certains me fait dire que j'ai choisi la bonne voie.
Aujourd'hui par exemple (en dehors de Super Nanny c'est bien cette situation qui m'a inspiré ;-) ) je fus pris à partie par une horde furieuse de collègues incompris et mécontents d'une décision qui, loin de les pénaliser, les touchait dans ce qu'ils ont de plus précieux : leur ego. J'ai d'abord eu la tentation de les écouter, les plaindre et leur dire que "bien sûr ma brav'dame que voulez vous qu'on y fasse" pour ensuite en prendre un pour taper sur l'autre tant l'agressivité et la mauvaise foi me donnaient la gerbe. Zen l'Olive ... je n'ai fait que déplacer la discussion, arguant de je ne sais quelle urgence. Ce qui me permit de préparer, perfide que je suis, tous les contre-arguments possibles et imaginables. Et convoquer moi-même la réunion. L'attaque, sourde et rampante de la meute était bien préparée... Mais la défense imparable. D'abord je coupe la parole. En m'excusant. Je dois prendre possession du terrain, je ne peux pas laisser un millimètre aux opposants. D'autant qu'ils sont quand même une vingtaine et que parler en public (qui plus est en anglais) n'est pas vraiment mon activité favorite (quoique, mais j'y reviendrai dans un autre post com.comien) Oui avant de discuter, je dois préciser quelques points. Innocemment. Mais je sais que je coupe l'herbe sous le pied de la moitié de ces jeunes post-pubères. Qui finalement ne posent que des questions basiques, voire se rendent ridicules. J'ai même surpris quelques-uns d'entre eux retourner leur veste, me remerciant de ma franchise et de ce "qu'on fait pour eux" (sic) et le tout s'est terminé dans la plaisanterie. Les hautes sphères, ayant eu vent de la révolte, me gratifièrent d'un BRAVO chaleureux et sonore lors de mon retour du combat.
Ce genre de situation, au delà de l'anecdote montre bien combien l'aspect communication dans l'entreprise est important. Parce que finalement, je pense avoir pêché par trop de confiance lorsque j'ai préparé la première mouture. Et que quelques minutes auraient suffi à éviter l'amorçage de la bombe.
MAIS
Force est de constater que c'est justement là que l'on gagne du respect. Je reste convaincu qu'à éviter les conflits et les échanges de points de vue, on en perd son autorité naturelle et son statut. In fine, loin d'être un Machiavel en puissance, les circonstances m'ont juste permis de me prouver que non seulement je pouvais me battre, mais aussi gagner à la loyale.
1 commentaire:
Oui c'est vrai, gagner à la loyale. Mais à condition qu'il y ait quelque chose à gagner ... or quelle attitude adopter quand les dés sont pipés d'avance, i.e. dans les situations où la marge de progression, de bénéfice ou de gain à en tirer est a priori nulle ?
Car faire preuve d'autorité et d'affirmation de soi en ce cas, ne fait que provoquer les effets négatifs, sans matériellement pouvoir en apporter les positifs. Ce qui est très périlleux et ne peut que mal finir, ou pour le moins ne tiendra évidemment pas, toutes choses égales par ailleurs, la comparaison avec une attitude orientée sur l'adaptabilité et le "je veux qu'on m'aime bien". Non ? Je reste tjrs me demander que faire dans ces cas là ... ?
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