dimanche 12 avril 2009

Keep on moving

Hier soir, alors que j'étais chez D³ et son ami, je réalisais soudainement qu'en me plaçant derrière la fenêtre, j'étais exactement en face de mon ancien bureau. J'essayais donc d'entre-apercevoir quelque chose au travers des vitres fumées mais hélas, cela n'est pas possible. J'ai travaillé dans cet immeuble près de 18 mois, assez pour y avoir un passé. Et je laissais, pendant une dizaine de minutes de silence et de solitude, mon esprit divaguer vers ces presque lointains souvenirs. Mon big boss C. que j'ai aimé profondément comme un second père et qui m'a tant appris, mes deux fidèles employés J. et M-P. qui ont été là aussi bien dans les bons moments que lors des coups durs. Mes voisins de bureau M. que je verrai dans une semaine, L. que j'execre tant il a pu se foutre du monde et tous les autres, disparus ou que je réussis à revoir ou croiser lors de diverses occasions sociales.

Et tout cela m'a rappelé combien cette époque était bénie des Dieux. Combien il était facile, alors de progresser dans ce qu'on appelle la "carrière" professionnelle. Rien à voir avec mon quotidien d'aujourd'hui. Sans oublier la respectabilité et le salaire de ministre qui allaient avec. Cela dit, rien n'est éternel et les meilleures choses ont une fin. Oui c'est assez banal comme remarque mais le dire et le savoir font toute la différence. Et je ne regrette pas la fin d'un système, simplement les bons moments vécus et la remise en question imposée par le changement.


J'ai quand même la nette impression d'être, après deux ans, enfin reconnu pour ce que je peux apporter à mon employeur, je veux dire autrement qu'une menace, un ectoplasme hystérique menaçant à chaque instant de faire effondrer le fragile édifice. Seulement le désir et la volonté d'intervenir là où je le peux et la compréhension que les choses dites le sont parce qu'elles doivent l'être, et non dans le but de destabiliser ou choquer je ne sais qui. Somme toute, il apparaît évident que gagner cette confiance est un combat de tous les instants alors que je l'avais acquise si naturellement auparavant.


En rentrant, je profitais de l'exceptionnelle douceur de la nuit pour rouler doucement vitres ouvertes et je réalisais que toutes ces considérations ne me sont finalement dictées que par la vacuité sentimentale dans laquelle je me trouve ...

1 commentaire:

Corinne a dit…

Je te propose de fonder un club des EHI (ectoplasmes hystériques ingérables), on se sentira moins seuls. :)