Je ne pensais pas que me séparer d'un objet si futile qu'une voiture pouvait provoquer ce léger pincement que je ressens. 10 ans de bons et loyaux services et nous voilà au bord de la séparation, ce n'est plus qu'une question de jours. Karchérisée, polishée, aspirée, époussetée, bref elle a retrouvé des allures de jeune fille pour rejoindre son nouveau propriétaire.
Je savais bien que ça allait se faire, mais pensais que ce serait comme tout renouvellement des choses matérielles. Et bien non.
Parce que tout à l'heure, en la nettoyant, je revoyais plein de choses, de situations, de lieux que j'avais presque oubliés et qui avaient tous comme point commun le mode de transport. Certes j'ai peu voyagé avec elle, mais tout de même, les 10 années les plus intenses de ma vie, tant au niveau personnel que professionnel, elle en a été l'accessoire.
C'est donc plutôt un regard au dessus de mon épaule que j'opère à cette occasion, comme quand on déménage et qu'on referme la porte, en pensant à ces mois, ces années au cours desquels on a habité le lieu.
Je vois mes (presque) premiers pas à Bruxelles, ma rencontre avec Pierre, nos sorties, la gare de Luxembourg les vendredis et dimanches soir ou encore le transport des meubles Ikéa! Mes virées à la Mer du Nord, mes sorties nocturnes, certains de mes passagers désormais évanouis dans la grande ville, les longues conversations quotidiennes dans les embouteillages en revenant d'Evere avec Michela ...
Au delà sans doute que la question qui me taraude est de savoir ce que j'ai fait de ces dix années, ce que j'ai construit et comment je m'engage dans le futur. Bien plus que l'anecdote de l'adieu à la chose, il y a des questions essentielles auxquelles je dois trouver les réponses. En tout cas être désormais conscient de l'existence des questions.
1 commentaire:
Au delà de l'aspect purement existentiel, et pour en revenir à des choses plus légères : t'avais qu'à me la vendre à moi ! ;p)
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