lundi 20 avril 2009

Vestige

C'était une soirée de fin de printemps, pas encore vraiment l'été, un peu pluvieuse et nous étions invités à dîner chez B. Je me souviens de la dispute que nous avions eue juste avant. Pas méchante, ça ne l'était jamais, mais qui nous avait fâchés et nous restions muets l'un vis à vis de l'autre. On verrait bien qui aurait le dernier mot. Comme souvent. Sans doute la cause de la dispute était-elle tout à fait futile. Comme toujours. A un moment de la soirée alors que je fumais à l'extérieur, il est venu me rejoindre. J'avais froid et il m'a tendu son pull. Il était plein de ces petits gestes là. Je l'ai passé et il m'a dit "il te va très bien, il est à toi". La dispute était bien entendu oubliée.

Ce matin, alors que je triais des affaires afin de donner ce dont je n'ai plus envie ou besoin aux bonnes oeuvres, cette histoire m'est revenue très clairement à la vue de ce pull. J'avais complètement oublié les circonstances dans lesquelles il m'avait été donné, bien que je sache bien entendu de qui il venait, et que je le porte encore régulièrement.

Le cerveau a cette capacité extraordinaire de réussir à conserver ces petites choses qui, des années plus tard, ont encore une signification. Ces jolies histoires qui font que la vie a un sens, ces anecdotes qui nous font exister au milieu des autres.

1 commentaire:

DoMoTiK a dit…

On entasse des souvenirs, bien cachés au fonds de notre mémoire, pour qu'un jour, on se surprenne à les voir resurgir, et qu'ils apportent le bien fait se de sentir vivant ;-)
Tu te feras encore surpendre, comme à tous ça nous arrive, comme ça m'est arrivé hier en trouvant tes clefs alors que je cherchais tout autre chose, tu vois comme quoi les souvenirs, ça surprend quand on s'y attend le moins...