dimanche 3 mai 2009

Mexican Soup


Je ne vais pas commencer par parler du SIDA parce qu'on va m'accuser de ghetoisme, ce qui est loin d'être quelque chose que je soutiens. Mais évidemment, on ne peut s'empêcher d'y penser quand on parle de maladie grave, d'épidémie, de risque majeur sur la santé humaine.


La folie hystérique qui s'empare (en apparence du moins) du monde (ou serait-ce uniquement des médias?) ces derniers jours à propos de la grippe qu'on surnomme "mexicaine" m'incite quand même réagir. Après la VACHE folle, la dioxine du POULET, la tremblante du MOUTON, la grippe aviaire et le POISSON au mercure il fallait trouver un autre animal de basse-cour non-encore utilisé ce sera le porc. Et un pays pas trop usé: pas en Asie, pas la Grande Bretagne ni la Belgique ou le Danemark ... et surtout pas la France. Ne restait qu'à l'affubler d'un nom de code reconnaissable mais suffisamment scientifique. Nous avions H5N1 ce sera donc H1N1. L'emballage est désormais complet.


Le SIDA (oui oui), les cancers, ou plus simplement la grippe annuelle que nous connaissons sont des maladies ô combien plus dangereuses et mortelles que l'épidémie du siècle qu'on nous annonce. Certes cela fait peur. Si cela se produit. Parce que c'est bien la chose avec laquelle on joue: la probabilité. Imaginer des millions de personnes contaminées et malades, des hopitaux et médecins impuissants ou simplement débordés, des stocks insuffisants de traitements, des morts sans doute. Mais qui a intérêt à ce qu'on ait peur à ce point? Ceux qui nous ont mis dans la crise "financière" dont on ne parle soudainement plus (mais qui pourrait tuer davantage de pauvres eres) ? Le fabricant du Tamiflu (qui en a vendu quelques centaines de millions de boites pour la grippe aviaire qu'on nous annonçait mortelle et pandémique) que l'on voit dans tous les journaux TV? Les médias jamais avares de sensationnalisme et qui engrangent du coup des minutes d'attention de la part des lecteurs/auditeurs/telespectateurs? Les gouvernements à qui on donne une occasion de parler de choses "pour lesquelles ils n'ont aucune responsabilité"? L'OMS qui a pour une fois l'occasion d'essayer d'apporter la preuve que ses fonctionnaires internationaux ne sont pas parfaitement inutiles (et réagir un peu moins mollement que lors de la révélation des propos scandaleux du pape). Bref tout le monde a quelque part besoin d'en faire des tonnes pour effrayer les citoyens lambdas que nous sommes.


Loin de moi de dire qu'il faut ignorer les menaces (réelles) sur nos vies quotidiennes. Parce que justement, et même avec beaucoup de raison, le risque est là et bien réel que cette chose s'étende rapidement et touche chacun d'entre nous. Mais on nous parle (si tant est que ce soit 1.vérifiable 2.véridique) de 300 cas au Mexique, pays gigantesque qui compte rappelons-le près de 110 millions d'habitants. C'est pas le Luxembourg ni le Vatican (d'ailleurs une bonne épidémie de grippe porcino-volaillère dans ce coin reculé de la Place Saint Pierre ne ferait pas de mal pour renouveler la population du micro-Etat ... ). En regardant la télé ou les journaux, on a juste l'impression d'assister à une sorte de téléthon morbide, savoir qui annoncera le premier un nouveau décès ou de nouvelles contaminations. Et le tout manque singulièrement de décence et de retenue.

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