Tout le monde ne se souvient sans doute pas de ce nom Greg Louganis. Pourtant, l'évocation de ce plongeur de haut vol qui se fracasse le crane dans la piscine olympique de Séoul a fait le tour du monde (voilà, je sais que vous savez qui c'est). Le même jour il remporte le concours et la médaille d'Or. C'était en 1988. A l'époque, je me souviens l'avoir pisté sur toutes les chaines de télé tellement je trouvais ce garçon beau. C'était un euphémisme, je pense qu'il était parfait (cf.photo de l'époque). Je ne savais pas qu'il était gay, pas trop que je l'étais non plus d'ailleurs (lol).
La raison pour laquelle je parle de ce sportif est qu'il est l'objet d'un article admirable dans Le Monde de ce jeudi 13 août. Dans une série consacrée aux Ex-stars du sport, M. Kessous (le journaliste) brosse donc le portrait de Louganis. Rarement j'ai été touché à ce point par ce type d'écrit journalistique. Les photos certes dont celle du Louganis actuel "Aujourd'hui la beauté a pris un peu de ventre, les joues sont moins affutées, les cheveux, couleur argent, ont poussé" mais aussi la manière de retranscrire le parcours de l'athlète et la façon dont il vit la maladie qu'est le Sida, maladie qu'il a révélée pensant avoir pu contaminer les autres plongeurs lors de son accident.
Au delà de tout ceci, c'est la réalité d'une seconde vie après le feu des projecteurs qui rend le lecteur mélancolique. Car comment passer de la gloire à l'anonymat? Comment passer d'un entraînement de forçat à "des promenades avec ses 4 chiens" ... j'avoue avoir ressenti de la tristesse pour la situation. Et somme toute, jamais le journaliste ne sous-entend que Louganis ne soit pas heureux. Il relate simlement la vie d'un plongeur qui n'a plus jamais plongé, d'un champion qui n'a pas conservé ses trophées, et sans doute la difficulté de renaître après tout ça, d'autant plus quand on a vécu une enfance faite de violence, viol, racisme ...
Aujourd'hui Louganis est donc comédien, dresseur de chiens, militant etc ... mais si l'on doit retenir deux mots, je dirais simplement qu'il est humain et vivant. Je ne résiste pas à citer de nouveau l'article qui décrit le sportif au temps de sa gloire:
"Greg Louganis était une oeuvre d'art à la peau bronzée, au sourire immuable. Une merveille au talent insolent, au point que ses adversaires, impuissants, ne pouvaient que capituler face à ce monstre de beauté ... Du haut des tremplns olympiques ... la perfection s'appelait alors Louganis"
Le titre "La tête hors de l'eau" et les citations sont extraites de l'article de Mustapha Kessous (c) Le Monde - Jeudi 13 août 2009 "Portraits d'Eté" (j'ai utilisé ce titre car je n'en trouve simplement pas de meilleur)
1 commentaire:
Un beau billet, touchant, et qui donne envie d'aller plus loin et lire l'article. (je ne connaissais pas Louganis)
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