lundi 23 mars 2009

Un garçon parfait


Un livre qui m'a été offert par Chris à Noël. Je ne connaissais ni l'auteur ni même le sujet du livre qui pourtant avait reçu le Femina étranger (en même temps les prix littéraires n'ont de valeur que pour les éditeurs qui vendent les lauréats! ). Voilà donc une bien jolie histoire. Alors soyons clair, celle-ci ne m'a pas apporté la jouissance passionnelle et triste que j'ai pu ressentir avec le livre de Philippe Besson. Mais Alain Claude Sulzer (et son traducteur puisque le livre a été écrit en allemand!) a une manière bien agréable de raconter les choses. De la vraie écriture narrative, une ambiance calme dans l'Europe qui gronde, une mélancolie impalpable, une histoire d'amour. Celle d'Ernest employé dans un grand hotel en Suisse, à l'aube de la seconde guerre mondiale. Il y rencontre Jacob, venu y travailler. Et il va en tomber éperdument amoureux. Le livre ne raconte rien d'autre que cela. La douleur intense ressentie par Ernest pour cet homme qu'il ne possèdera jamais tout à fait. Douleur car il sait que les moments de bonheur son ephémères. Il le perdra au profit d'un homme plus âgé qui lui aussi se consumera d'amour pour Jacob et ne le possèdera que parce qu'il le paie, l'embauche, le protège. Le seul qu'on ne décrit jamais vraiment dans ce roman c'est Jacob, pourtant la pièce centrale de l'histoire, celui pour lequel on se damne. Sans doute parce qu'il est insondable et finalement pas responsable de l'émoi qu'il fait naitre, c'est ce que j'ai ressenti en lisant le livre.
Finalement la passion est douloureuse et destructrice. Passés les moments de fusion totale que nous connaissons tous (ou que je souhaite à chacun de connaître), la douleur du manque non partagé finit toujours par s'installer, et pour longtemps, jusqu'à l'issue fatale de la relation.

Alain Claude Sulzer - Un garçon parfait

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