C. me surprend chaque fois un peu plus. Il est tellement imprévisible dans ses paroles et ses actes, que le jeu en devient excitant. Cette fois, au lieu de me proposer de passer comme d'habitude, il s'était mis en tête de me donner un cours de cuisine. J'ai bien entendu angoissé à l'idée de me retrouver dans ce genre de situation, au grand jour, face à ses yeux moqueurs et inquisiteurs. Néanmoins il a fallu relever le défi. Celui-ci avait de positif que nous nous retrouvions en fin d'après-midi, l'heure de son arrivée devenant de plus en plus précoce au fur et à mesure de nos discussions. Il avait donc envie de me voir, se mettait à découvert, j'en jouerais bien un peu. Outre le cours de cuisine durant lequel je fus à peu près inutile et pitoyable (ne sachant pas par exemple où casser un oeuf en l'absence d'un rebord de plat ... ben oui :-s ) nous avons passé une soirée et nuit comme je n'en ai plus eue depuis très longtemps. La complicité développée au long de nos discussions est d'une fracassante évidence. Somme toute je sais à quoi m'en tenir et je reste sur mes gardes, non pas vis à vis de lui, mais bien du véritable danger, moi-même. Je n'ai pu que ressentir un sentiment de victoire quand il a accepté de passer la nuit -ou ce qu'il en restait- avec moi, lui qui a pour principe de ne jamais céder à cette tentation.
Quand il m'a quitté ce midi, j'ai mis du temps à revenir dans le monde réel. Son message quelques minutes plus tard, l'odeur âcre du tabac qu'il a laissée ici et ses petites affaires personnelles me font réaliser qu'il est quelque peu entré dans ma vie.
Il reviendra en quatrième semaine ...