dimanche 30 août 2009

Kitchen Aid

C. me surprend chaque fois un peu plus. Il est tellement imprévisible dans ses paroles et ses actes, que le jeu en devient excitant. Cette fois, au lieu de me proposer de passer comme d'habitude, il s'était mis en tête de me donner un cours de cuisine. J'ai bien entendu angoissé à l'idée de me retrouver dans ce genre de situation, au grand jour, face à ses yeux moqueurs et inquisiteurs. Néanmoins il a fallu relever le défi. Celui-ci avait de positif que nous nous retrouvions en fin d'après-midi, l'heure de son arrivée devenant de plus en plus précoce au fur et à mesure de nos discussions. Il avait donc envie de me voir, se mettait à découvert, j'en jouerais bien un peu. Outre le cours de cuisine durant lequel je fus à peu près inutile et pitoyable (ne sachant pas par exemple où casser un oeuf en l'absence d'un rebord de plat ... ben oui :-s ) nous avons passé une soirée et nuit comme je n'en ai plus eue depuis très longtemps. La complicité développée au long de nos discussions est d'une fracassante évidence. Somme toute je sais à quoi m'en tenir et je reste sur mes gardes, non pas vis à vis de lui, mais bien du véritable danger, moi-même. Je n'ai pu que ressentir un sentiment de victoire quand il a accepté de passer la nuit -ou ce qu'il en restait- avec moi, lui qui a pour principe de ne jamais céder à cette tentation.
Quand il m'a quitté ce midi, j'ai mis du temps à revenir dans le monde réel. Son message quelques minutes plus tard, l'odeur âcre du tabac qu'il a laissée ici et ses petites affaires personnelles me font réaliser qu'il est quelque peu entré dans ma vie.
Il reviendra en quatrième semaine ...

jeudi 27 août 2009

Ice Tea


Cela n'était pas prémédité. Pas de manigance d'aucune sorte. J'avais vu ce bouquin que j'aime tant, je l'ai pris en pensant à lui, me disant qu'il valait mieux le lui offrir que lui en parler. D'ailleurs nous l'avions évoqué il y a quelques jours. Au moment où C. a compris que ce n'était pas mon exemplaire que je lui confiais mais bien "pour lui" j'ai senti un trouble, une gêne. Sans doute par le fait que je pense à lui en dehors de nos rencontres physiques. Pourtant lui-même me confie ses pensées parfois lorsqu'il baisse la garde. Mais que croit-il?

Je me suis dit immédiatement que c'était peut-être le geste de trop, ce qu'il ne fallait pas faire, ou pas encore voire jamais, histoire de ne pas gâcher ce que je peux vivre. Finalement la manière avec laquelle il me remercia me fit comprendre que j'avais touché le point sensible. Ce qui fut confirmé par le message que j'ai reçu le lendemain. Malgré la fatigue et la dure séparation à 4.00, la soirée avait été très (très) bonne. Et le surplus d'affection symbolisé par le livre ne semblait pas choquer outre mesure.

Rares sont les fois où je ne tombe pas à côté de la plaque dans ce genre de circonstances. Soit je me laisse aller et je suis face à quelqu'un qui se méprend sur le geste, ne le comprend pas ... soit je ne fais rien, car n'en ressens pas le besoin et je suscite frustration et incompréhension là aussi. Loin d'être dans ce stress cette fois-ci, et même si l'exemple est anecdotique je me suis enfin retrouvé dans la situation où un geste anodin (ou presque) et dénué d'arrière-pensée (ou presque) a été perçu à sa juste valeur.

lundi 24 août 2009

Dad, your son is a f*cking fag



Voilà bien longtemps que je n'avais plus passé plusieurs jours d'affilée avec mes parents. Venus me visiter, j'ai bien entendu servi de chauffeur, guide et accompagnateur. Cela m'a permis de changer quelque peu mes habitudes (une de mes résolutions) et de m'aérer l'esprit, chose ô combien nécessaire tant le travail puis la rencontre avec C. m'avaient fatigué et perturbé ces derniers temps.
J'avais décidé de ne rien ou presque changer à mes habitudes et de ne pas me cacher derrière une façade lisse / d'hétéro moyen / de bons fils. J'allais dire et faire comme je l'entendais. L'étourderie m'y a aidé puisque j'avais laissé traîner malencontreusement (je le jure) une poignée de préservatifs et un petit flacon brun magique à la vue générale. J'ai discrètement rangé le tout mais sans doute (je pense) trop tard (et j'étais quand même un peu gêné...). Encore heureux que ma mère n'ait pas décidé de faire du rangement elle aurait pu trouver des choses nettement plus embarrassantes :o) Ensuite j'ai vu mon père se pencher sur certains bouquins de ma bibliothèque et faire un commentaire à ma mère. Oui cher père mais l'époque où ces ouvrages disparaissaient par magie la veille de ton arrivée est révolue. Ton fils est pédé. Et pas qu'un peu. Faudra bien t'y faire. D'ailleurs si tu avais fait attention à lui au cours des 30 années passées, tu t'en serais rendu compte. J'ai croisé de nouveau un regard réprobateur lorsque je me suis retourné en rue sur un joli garçon, histoire de voir si l'arrière du souriant passant valait l'avant. C'est une fâcheuse habitude que j'ai, un jour elle me jouera des tours. Ma mère fit semblant de ne rien remarquer (ou n'a rien remarqué, en même temps j'en sais rien).
Tout ceci me fait penser que loin de vouloir les choquer, je suis enfin capable d'affronter cela, leur regard. Je ne dis pas assumer car assumer d'être gay c'est un peu comme assumer d'être noir. Or on assume pas ce qu'on est, mais bien ce qu'on fait. Somme toute, l'idée n'est pas de les déranger dans leur petite vie tranquille. Alors même que je ne ressens pas le besoin de leur dire quoi que ce soit. Ca ne les regarde finalement pas, ils n'ont rien à voir là dedans. Un jour peut-être. En attendant, je les aime profondément.

dimanche 23 août 2009

Next Step

Cette semaine fut l'occasion de me retrouver entre autres Champagnisé, Warholisé, fleuri, muggé & boitapommé :o), gavé de nourriture terrestre et littéraire et même chouchou-té. Chacun s'y reconnaîtra. Que demander de mieux. Ca arrive une fois par an, on en profite, on se laisse aller et finalement c'est agréable. Quelques jours (heures devrais-je dire) de congés pour lever le pied et la visite familiale ce week-end pour couronner le tout. Bon bon mais après on arrête et on me laisse tranquille dans mon coin. Pas l'habitude moi. Je me suis également surpris à positiver dans certains situations professionnelles complexes, voire être force de proposition, de pacification. Damned, je deviens respectable.
Tout ceci m'amène à réfléchir une fois de plus à l'importance des relations "sociales". Inutile de différencier le professionnel du privé, cela n'est pas le sujet. Simplement jusqu'à présent, j'arrivais grâce à mon cerveau (merci papa pour le spermatozoïde qui m'a permis d'avoir suffisamment de neurones pour ne pas être plus crétin que la moyenne) mon éducation (merci maman d'y avoir tant veillé) mon instruction (merci papa et maman de vous être saignés et de m'avoir poussé à étudier si longtemps) réussi à réussir (ouais elle est forte celle là je suis le précurseur du "étudier plus pour réussir plus" mdr) globalement dans la vie. Pas partout et pour tout mais "en gros" oui. Mais il est un tout petit pas supplémentaire à franchir afin d'accéder au dernier carré, celui qui nous est réservé si l'on a un minimum d'ambition (ah oui il en faut, j'en ai et je le revendique haut et fort). Qu'il s'agisse du Nirvana familial, du Saint Grââl professionnel ou de l'épanouissement total personnel (etc.). Et je me rends compte que les plus beaux, intelligents, sympathiques, doués, généreux, ne réussissent pas à l'atteindre s'ils ne s'impliquent pas fortement à un moment donné dans (l'utilisation de) l'aspect social de leur vie. Non pas qu'ils aillent vers l'échec, mais vers la stagnation au mieux. Il faut donc continuellement manipuler ou accepter de se faire manipuler si tant est que ce soit pour la bonne cause. le mot manipuler a mauvaise presse, il est chargé d'ondes négatives. Devrions-nous utiliser "diriger"? Je ne crois pas car un moment donné, il faudra faire fi de tout, y compris sa bonne réputation voire de sa conscience pour toucher du doigt la consécration ultime. Et inutile pour cela de renoncer à ce que nous sommes, il faut purement et simplement s'adapter et l'accepter comme une nécessité. Et se battre.

samedi 22 août 2009

La souris et le chat


C. est décidément plein de ressources, surprenant. La promiscuité de nos habitations fait qu'il apparaît au moment où je m'y attends le moins, quelques minutes après m'avoir averti de sa visite. Nous jouons beaucoup. Lui à se faire peur, moi au chasseur. Mais finalement les relations humaines ne sont faites que de manipulations réciproques et le jeu tel qu'il se déroule n'en est que l'exemple. Certes il se dévoile et nous avons devisé la nuit entière avant qu'il ne s'éclipse aux premières lueurs du jour. Il ne voulait pas découcher, très bien, nous n'avons pas dormi. Je connais bien ce jeu, j'y ai déjà laissé des plumes et ma santé par le passé. Qu'importe, on ne vit qu'une fois. J'avais commencé par écrire que je me fous du fait qu'il soit en week-end avec son mec. Je me ravise. Je ne m'en fiche pas. Mais c'est un fait et l'expérience m'a permis de les accepter comme tels. Si j'avais dû décrire mon homme idéal physiquement, je pense qu'il s'en serait tiré avec un résultat médiocre. Et pourtant je le trouve finalement ... parfait. Pfffff.
Manipulation disais-je. En fait le terme est sans doute exagéré. Mais il est clair que les épreuves actuelles n'ont d'autre but de répondre à la question "qui veut qui et quoi"
Me concernant c'est clair : je le veux, je signe avec les deux mains et me coupe les deux jambes s'il le faut. Mais finalement les "faits" dont je parlais plus haut m'obligent à rester zen et à garder ... mes deux jambes, momentanément du moins :0)) Et in fine j'apparais comme distant et peu impliqué en dehors de nos rencontres physiques. Ce pseudo recul me permet de me délecter des "je ne serai pas joignable mais tu peux m'envoyer un message quand même mais ne t'étonne pas trop si je ne réponds pas immédiatement" ou des "on ne se verra pas avant le milieu de la semaine mais j'essaierai de passer dimanche quand même" et le meilleur "je me suis quand même connecté parce que j'ai pensé que ça te ferait plaisir de me faire un petit signe". Non mais je rêve :-)) Et loin de m'énever, tout ceci me fait fondre d'envie et de plaisir, et me valorise. Parce que ça fait bien longtemps qu'on ne m'a pas regardé dans les yeux et qu'on ne m'a pas dit qu'on avait passé un bon moment en ma compagnie, parce que ça fait bien longtemps que je n'avais pas été l'objet de tendresse et de désir à ce point, parce que cela fait bien longtemps que le mot sincérité avait été banni de mes rencontres diverses. Et parce que pour une fois, l'envie semble partagée sans pour cela augurer du tout de ce qui se passera et dont je ne suis finalement pas dupe. Carpe Diem.

mardi 18 août 2009

Orchidaceae


C'est bien la première fois qu'on m'offre des fleurs. Je n'en reviens pas. Je passe sur la livraison cahotique et les atermoiements du livreur. (qui m'appelle hier, prend rendez-vous, ne vient pas et finalement revient ce jour mais bien entendu je ne puis être au rendez-vous puisque n'étant pas au courant de celui-ci :-s )
Enfin, l'essentiel est ailleurs dans le ton juste du geste, le mot d'accompagnement, le choix des couleurs, bref indéniablement quelque chose qui me touche profondément. Et dont je me souviendrai. Reste à en prendre le plus grand soin. Simplement merci.
Dans le même temps je reçois un message troublant de C. , message auquel je pense depuis 24 heures. Mais le temps où je sautais à pieds joints à la moindre allusion est révolu. Je n'ai rien d'autre à faire qu'à attendre. Mais qu'il fasse viiiiiiiiiite :p
Tout ceci me donne de quoi occuper mon esprit et calmer mes nerfs à la veille du retour de mon cauchemar dans mon espace vital professionnel.

lundi 17 août 2009

Happy Birthday²


Il est des hasards (ou coïncidences je ne sais jamais quel terme employer) qui sont quand même troublants. Alors que je mettais le point final au post précédent la nuit passée (loin d’être insomniaque je suis davantage couchophobe pour reprendre le terme de Beigbeder que je trouve tout à fait drôle et approprié) une fenêtre pop-up a surgi sur mon écran, suivie dans la demi-heure par le pop-up physique de son charmant auteur inconnu en personne, C. (Pour clore le sujet immédiatement je précise qu’il n’est évidemment pas libre)

La magie de ces rencontres est qu’elles sont aussi soudaines qu’imprévisibles. Il a fallu que je sois encore éveillé, en envie (et retard) d’écriture, et disposé à recevoir chez moi quelque visiteur inconnu ce qui reste une conjonction assez rare. Ce sont néanmoins celles que je préfère, bien au delà des choses convenues, planifiées à l’avance pour coller à l’agenda surbooké d’un compère volage. La surprise est généralement bonne voire excellente comme elle le fut cette fois encore à tous points de vue. D’autant plus quand je me suis rendu compte, en jetant un œil à l’horloge par dessus l’épaule qui me faisait face qu’à l’heure exacte de ma naissance je pouvais fêter mon anniversaire en la présence de ce cadeau tout à fait inattendu.

Le premier jour du reste de ma vie

Un anniversaire n'est pas un événement. C'est un cap. Et le moment de faire un bilan. Difficile de s'attacher aux réussites, elles sont matérielles et tiennent en peu de chose. Un bon boulot, la fiche de paie qui va avec, la voiture et la série de cartes de crédit, les beaux hôtels pour les vacances et l'insouciance du solde bancaire en fin de mois. On ajoutera quand même du respect suscité, du plaisir trouvé et une dose d'assouvissement de pouvoir, parce que ce sont des réalités professionnelles évidentes, menteur qui prétend le contraire. 3 lignes sont donc suffisantes pour faire un bilan professionnel lors une échéance importante.

Pour le reste c'est plus compliqué. Les expériences personnelles, intimes, impliquent des sentiments et l'impression est toujours la même: on fait du surplace. Certes on avance, on apprend mais un beau jour, lorsqu'on s'arrête on se rend compte qu'on est revenu au point de départ. L'expérience est donc parfaitement inutile, contrairement à celle qui nous occupait dans la première partie de ce post.

J'ai donc eu 40 ans aujourd'hui. C'est quelque chose. J'ai beaucoup pensé à ma mère. 40 ans de souvenirs de son enfant, ce doit être effrayant comme retour en arrière. Rien de triste, juste beaucoup à assimiler. Je l'aime.

En soi je me fiche de passer à la dizaine supérieure. Cela donne même un degré de respectabilité supplémentaire, l'âge étant professionnellement parlant synonyme de sagesse et de savoir.

Je me rends compte depuis quelques temps déjà que je ne suis plus intéressé (hormis la plastique) par les gens qui pourraient être mes enfants (mes fils devrais-je dire ...) mais plutôt par les gens "de mon âge". Et c'est normal bien entendu, de s'entourer de gens de sa génération, avec qui l'on partage sinon les intérêts, l'expérience. Et comme c'est inéluctable et qu'on ne peut pas aller dans l'autre direction, cela ne sert à rien de commencer à se poser un embryon de question. C'est juste qu'on aimerait, à bien y réfléchir avoir un peu mieux occupé ce temps qui file, construit des choses, ne pas en avoir déconstruit d'autres.

La seule chose qui fait frémir est qu'étant donné l'espérance de vie moyenne, j'attaque doucement la seconde moitié de mon existence...

Bilan en demi-teinte diront certains. Pas du tout, je suis plein de bonnes résolutions et je m'y tiens. Ca doit être ça la quarantaine...

samedi 15 août 2009

La tête hors de l'eau


Tout le monde ne se souvient sans doute pas de ce nom Greg Louganis. Pourtant, l'évocation de ce plongeur de haut vol qui se fracasse le crane dans la piscine olympique de Séoul a fait le tour du monde (voilà, je sais que vous savez qui c'est). Le même jour il remporte le concours et la médaille d'Or. C'était en 1988. A l'époque, je me souviens l'avoir pisté sur toutes les chaines de télé tellement je trouvais ce garçon beau. C'était un euphémisme, je pense qu'il était parfait (cf.photo de l'époque). Je ne savais pas qu'il était gay, pas trop que je l'étais non plus d'ailleurs (lol).

La raison pour laquelle je parle de ce sportif est qu'il est l'objet d'un article admirable dans Le Monde de ce jeudi 13 août. Dans une série consacrée aux Ex-stars du sport, M. Kessous (le journaliste) brosse donc le portrait de Louganis. Rarement j'ai été touché à ce point par ce type d'écrit journalistique. Les photos certes dont celle du Louganis actuel "Aujourd'hui la beauté a pris un peu de ventre, les joues sont moins affutées, les cheveux, couleur argent, ont poussé" mais aussi la manière de retranscrire le parcours de l'athlète et la façon dont il vit la maladie qu'est le Sida, maladie qu'il a révélée pensant avoir pu contaminer les autres plongeurs lors de son accident.

Au delà de tout ceci, c'est la réalité d'une seconde vie après le feu des projecteurs qui rend le lecteur mélancolique. Car comment passer de la gloire à l'anonymat? Comment passer d'un entraînement de forçat à "des promenades avec ses 4 chiens" ... j'avoue avoir ressenti de la tristesse pour la situation. Et somme toute, jamais le journaliste ne sous-entend que Louganis ne soit pas heureux. Il relate simlement la vie d'un plongeur qui n'a plus jamais plongé, d'un champion qui n'a pas conservé ses trophées, et sans doute la difficulté de renaître après tout ça, d'autant plus quand on a vécu une enfance faite de violence, viol, racisme ...

Aujourd'hui Louganis est donc comédien, dresseur de chiens, militant etc ... mais si l'on doit retenir deux mots, je dirais simplement qu'il est humain et vivant. Je ne résiste pas à citer de nouveau l'article qui décrit le sportif au temps de sa gloire:
"Greg Louganis était une oeuvre d'art à la peau bronzée, au sourire immuable. Une merveille au talent insolent, au point que ses adversaires, impuissants, ne pouvaient que capituler face à ce monstre de beauté ... Du haut des tremplns olympiques ... la perfection s'appelait alors Louganis"
Le titre "La tête hors de l'eau" et les citations sont extraites de l'article de Mustapha Kessous (c) Le Monde - Jeudi 13 août 2009 "Portraits d'Eté" (j'ai utilisé ce titre car je n'en trouve simplement pas de meilleur)

dimanche 2 août 2009

Make-up

Prendre la résolution de modifier son mode de vie c'est un peu comme décider de se maquiller. La réalité reste la même, on ne fait que masquer quelques traits, essentiellement aux yeux des autres et de son miroir. Mais on ne trompe pas sa propre conscience.
Aussi je me rends compte que je retourne quoi qu'il en soit à la case départ. Il y a peut-être une évolution, je dis bien peut-être, dans la restitution et l'analyse des choses que je me fais à moi-même mais pas dans la réaction, et c'est bien là le problème majeur. Celle-ci reste immuablement la même. Les angoisses ne disparaissent tout comme la rouille ne disparaît que temporairement lorsque l'on repeint une pièce attaquée. Il faut poncer le métal à blanc et soigner le mal la racine afin de partir dans une autre direction, la bonne espérons-le.
Le hasard m'a mis en contact avec des gens bien différents ces derniers temps. Certains soignent leur névrose avec la nourriture, ou pleurent dans leur coin chaque soir, d'autres sont continuellement à la recherche de cette normalité affligeante d'une banalité déprimante, j'en passe ... Finalement je me rends compte que je ne gère pas si mal que ça ... et me sens (parfois) bien comme je suis ;-)
Et je ne remets en cause ni les décisions prises ni celles à venir parce que c'est bien ça qui donne force et courage. Quant à savoir si j'en sortirai vainqueur c'est une autre histoire.