Vu. Ma famille cette semaine. Je tiens le rythme qui consiste à leur rendre visite souvent ces derniers temps. Comme toujours le plaisir fut partagé et intense de se retrouver. Même la pluie, les files interminables sur l'autoroute pour cause de travaux n'aurons pas réussi à gâcher le plaisir.
Reçu. Plein de jolis cadeaux et cartes pour mon anniversaire. Je suis toujours étonné de la justesse des choix de mes amis. Rien ne tombe jamais à côté de la plaque et j'ai été vraiment gâté.
Entendu. Beaucoup de gens au téléphone ces derniers jours. Dont Isa qui semble tout à fait heureuse de sa décision. Même si j'ai des doutes quant aux effets secondaires pour le reste de sa vie, je souhaite bien évidemment qu'elle ait fait le bon choix et que cela change sa vie dans le bon sens. En tout cas chapeau, tu es forte, moi je l'aurais pas fait ;-)
Lu. Que Pierre est en train de plier bagages. Pour la bonne raison, celle du coeur. Tu es venu ici pour moi, il y a déjà longtemps, tu en pars pour un autre, c'est bien. Ca ne m'étonne pas, tu n'es pas de ceux qui se fixent. Certes nous ne nous voyons presque jamais (et pourtant le hasard nous fait quasi cohabiter professionnellement) et c'est bien normal. De quoi parlent deux "ex"? De leur boulot? de leurs aventures et rencontres? Non ça n'intéresse personne. De leurs projets? Non plus puisqu'ils n'ont pas su en faire ensemble. Et pourtant ce départ cadenasse un peu plus une relation déjà terminée depuis longtemps, cela la place plus définitivement encore dans le passé. Je sais que nous nous reverrons dans le futur, car s'il y a bien une personne contre laquelle je n'ai aucun grief et que j'aime c'est bien toi. Ce sera à l'occasion, quelque part. Ce départ me fait finalement prendre conscience de mon propre immobilisme. Prends soin de toi et bonne chance (et l'on se voit avant le grand départ bien entendu ;-) )
Ressenti. Comme un coup de massue, un truc qui nous happe et essaie de nous attirer sous terre. Hier soir, je devais voir J. Il m'avait dit qu'il me contacterait via msn lorsqu'il serait rentré. Et là d'emblée il m'annonce le truc qu'il "faut" que je sache. Il est séropositif. Son attitude tout au long de la semaine m'avait intrigué. Il avait lancé des indices et j'attendais la révélation. Je pense que je savais, que j'avais compris. Mais c'est le genre de choses que l'on refuse de regarder en face à moins d'y être contraint. Forcément ça change la donne. Je ne suis pas un salaud, mais je ne suis pas suicidaire ni fou. Entamer une relation avec quelqu'un qu'on sait potentiellement malade (parce qu'il ne l'est pas comme chacun sait) n'est pas raisonnable. Il le sait, je le sais. je peux lui offrir toute mon amitié, mon soutien mais rien d'autre, c'est comme ça. C'est l'extra-terrestre que je voulais rencontrer, mais comme tous les extra-terrestres, il doit s'en retourner sur sa planète. Il n'y a rien que je puisse faire à ça. J'ai eu envie de pleurer hier soir. Non pas pour un amour déçu, je ne suis pas amoureux de lui, j'aurais aimé pouvoir envisager de le devenir, mes détracteurs les plus solides auront compris la différence ;-) Mais pour le gâchis, pour lui. Il ne demande rien, juste qu'on le laisse tranquille, avec sa douleur. Je lui en ai voulu quelques minutes, parce qu'il ne me l'avait pas dit avant. Et puis, j'ai réfléchi, je ne sais pas comment je ferais moi à sa place. Donner des leçons est facile quand on est pas dans le sujet. J'ai passé la nuit avec lui, comme avec beaucoup d'autres et je n'ai pris aucun risque, comme toujours. Statistiquement, j'en ai surement rencontré d'autres qui ne connaissaient pas leur état ou n'en ont jamais rien dit. Donc je ne crains pas pour ma propre santé, merci le latex... Nous sommes tous potentiellement sujets à un nombre incroyable de problèmes de santé, en équilibre sur un filin tout au long de la vie, seule diffère sa largeur et la force du vent qui menace de nous faire tomber. Ceci dit je ne suis pas de ceux qui souhaitent provoquer les bourrasques, mon côté terre-à-terre en toutes circonstances me sauve donc la mise.