lundi 26 octobre 2009

Série Noire

Je ne connais pas cette femme. Je l'ai vue une seule fois au cours de 25 dernières années. Tout l'art de mon père de se brouiller avec la terre entière, sa famille en premier lieu. Pourtant elle est ma tante, la femme du frère de ma mère et je garde un bon souvenir de l'unique rencontre dont je me souviens. A 64 ans seulement elle vient de décéder d'une brutale crise cardiaque, que rien n'avait laissé présager. Difficile de s'émouvoir de la disparition de quelqu'un qu'on ne connait finalement pas hormis le fait que l'on fasse partie de la même famille. Mais le son de la voix de ma mère lorsqu'elle m'a appris la nouvelle a éveillé en moi d'autres craintes. Celle notamment de la voir, elle ou mon père partir un jour, de cette manière, sauvagement. Et indéniablement c'est à cela qu'elle pensait elle aussi en me parlant. Pourtant c'est bien ainsi que tout se passera, le scénario est gravé dans le marbre. Chaque minute qui passe nous rapproche un peu plus de la tête de la liste. Parfois lentement, parfois brutalement comme ce fut le cas cette fois-ci. Ce soir ma mère est auprès des siens, de SA famille dont elle est trop souvent coupée. Et je sais que quelque part, malgré les circonstances et la douleur, elle est heureuse d'être là et de les retrouver. Et je partage la tristesse de tous ceux qui n'ont pas eu le temps de dire un simple au revoir.

samedi 17 octobre 2009

Je n'ai plus vu ma grand-mère depuis de nombreuses années. L'éloignement d'abord puis la maladie qui l'a isolée dans son monde. Terrible dégénérescence qui lui a fait oublier qu'elle avait des enfants, petits et arrières et même ce qu'elle avait fait au cours des 90 et quelques années précédentes. Nous savions tous qu'un jour où l'autre on nous annoncerait sa mort et quelque part nous pensions que ce n'était pas la pire des solutions. Mais quand le téléphone sonne et qu'on nous apprend la nouvelle, on est soudain mis face à la réalité et la certitude de la fin de quelque chose devient tout à fait insupportable. Pourtant je n'ai jamais été proche de ma grand-mère. Je l'ai souvent trouvée injuste, mauvaise langue et à l'opposé de ma définition de la grand mère idéale. Mais elle n'en demeure pas moins quelque part la représentation de mes origines et somme toute je l'aimais et la respectais. Elle s'est éteinte doucement ce matin alors que rien ne le laissait présager, rendormie pour de bon après son réveil matinal, sans témoin, sans souffrance. Je traine cette mélancolie depuis lors, ce petit étranglement permanent qui s'estompera lorsque la vie aura repris le dessus. RIP.

samedi 3 octobre 2009

Zeeland

L'irruption soudaine dans mon existence de C. m'a obligé à revoir de fond en comble mes priorités, mes habitudes, ma vie. Quelqu'un avait dit que ne pas avoir de vie à soi incitait à la raconter sur un support public mais que le jour où l'on commençait à avoir quelque chose de bien à vivre, on n'en avait plus besoin. Je ne suis pas aussi catégorique mais il est évident que le manque ou l'absence demandent à être comblés. Même par l'écriture.
Evidemment lorsqu'on commence à ne plus chercher une chose particulière mais qu'on se résigne à se contenter d'ersatz, on tombe sur l'exemplaire rare tellement recherché. Ou ce qui y ressemble.
Et force est de constater (tout de même ... ) que les changements de vie sont plus aisés que je ne le supposais et que j'y trouve presque du plaisir. Comme quoi.
Somme toute il faut garder les pieds sur terre. Et si les attitudes sont équivoques et les paroles éloquentes, je refuse de sombrer dans la béatitude forcée.
A ce sujet, j'observais il y a quelques jours à la terrasse du restaurant où nous dinions les couples autour de nous. Elle racontant je ne sais quel événement de sa journée en jetant d'innombrables regards alentours, lui les yeux rivés sur sa montre. Et je me disais que si la vie du pédé moyen est triste, celle de l'hétéro de base ne l'est pas moins, seulement agrémentée des fêtes chez les beaux parents et du loisir de se tenir par la main dans la rue, du moins tant qu'ils se supportent ... Le schéma est réducteur et le constat sévère, mais tellement vrai...
Voilà donc où nous en sommes alors que près de deux mois se sont écoulés, l'engagé est à présent libéré, les effets personnels commencent à trouver leur place en dehors de leur foyer, les confidences se font plus intimes, les mots plus précis. Le basique de la vie quotidienne commence à être partagé, la gêne refoulée disparaît, les vieilles histoires refont surface et se racontent, l'envie de passer du temps ensemble se fait plus pressante, parfois douloureuse, la frustration est difficilement gérable. Mais il n'est pas question de précipiter les choses, de refaire les erreurs du passé. De part et d'autres les choses sont claires.
Finalement ce sera la première fois qu'un cadeau d'anniversaire ne me lasse pas après quelques heures. Il ne me reste qu'à trouver son expéditeur pour l'en remercier :-)

dimanche 6 septembre 2009

Proud


Fier de moi. Et pas qu'un peu. Environ deux mois après avoir enfilé ma paire de Nike pour aller courir, j'ai pu aujourd'hui faire mon grand parcours de jogging (oui parce qu'en fonction du temps dont je dispose, de la météo et de la fatigue je change de parcours, quand on est maniaque on l'est pour tout!) d'une seule traite, sans même un arrêt feu rouge. Quand j'avais lu les diverses méthodes d'entrainement à la course, tous les professionnels disaient qu'un jour, on atteint l'objectif et que ce jour là, tout est possible. C'est ansi que je me sens. Fier d'avoir fait cette performance, prêt pour en toucher de nouvelles et même pour m'inscrire (l'année prochaine) à la course de demi-fond (non-professionnelle et uniquement "pour le fun" ) que parraine mon employeur chaque année, en compagnie de quelques collègues. outre la performance sportive, il faudra y associer l'aspect social, ce sera donc un pas de géant. A suivre ...
Pour la première fois de ma vie, j'ai fait un truc "sportif" qui a fonctionné (hormis un peu de natation, je n'ai jamais fait AUCUN sport) et j'ai tout joué sur la volonté et sur l'expérience d'autrui. Et en plus je me sens bien ce que confirme mon entourage. Pardon au monsieur dans la grosse voiture noire, je l'ai pas vu, j'ai traversé et ai failli terminer à l'hosto voire pire ... je le ferai plus et n'écouterai plus la Madonne me dire qu'elle est "ready to jump" à si haut volume:-(
Toutes ces petites victoires récentes sont sans doute la conjonction de divers facteurs. Le boulot qui va bien, un cerveau qui s'organise ou la fin des vieilles angoisses liées à l'histoire avec P. et les autres petites insignifiantes qui ont jalonné mon parcours me permettent de libérer quelque énergie pour prendre soin de moi et penser à la suite. J'y associe C. bien entendu, qui loin de ses principes est venu me rejoindre hier soir et qui sur beaucoup d'aspects me renvoie une image acceptable de moi-même. Je reste très terre-à-terre avec cette histoire, nous savons combien elle sera compliquée. Et pour le moment il n'est question que de bons moments et d'envies réciproques. Ceci dit tout va très vite, les mots sont étouffés et les demi-déclarations sont suivies d'un déni ce qui me fait penser que l'évolution va se poursuivre. Je ne suis malheureusement pas le banquier dans la partie de Black Jack qui se joue. Le banquier c'est C. Et au Black Jack, le banquier à la fin gagne presque toujours.

dimanche 30 août 2009

Kitchen Aid

C. me surprend chaque fois un peu plus. Il est tellement imprévisible dans ses paroles et ses actes, que le jeu en devient excitant. Cette fois, au lieu de me proposer de passer comme d'habitude, il s'était mis en tête de me donner un cours de cuisine. J'ai bien entendu angoissé à l'idée de me retrouver dans ce genre de situation, au grand jour, face à ses yeux moqueurs et inquisiteurs. Néanmoins il a fallu relever le défi. Celui-ci avait de positif que nous nous retrouvions en fin d'après-midi, l'heure de son arrivée devenant de plus en plus précoce au fur et à mesure de nos discussions. Il avait donc envie de me voir, se mettait à découvert, j'en jouerais bien un peu. Outre le cours de cuisine durant lequel je fus à peu près inutile et pitoyable (ne sachant pas par exemple où casser un oeuf en l'absence d'un rebord de plat ... ben oui :-s ) nous avons passé une soirée et nuit comme je n'en ai plus eue depuis très longtemps. La complicité développée au long de nos discussions est d'une fracassante évidence. Somme toute je sais à quoi m'en tenir et je reste sur mes gardes, non pas vis à vis de lui, mais bien du véritable danger, moi-même. Je n'ai pu que ressentir un sentiment de victoire quand il a accepté de passer la nuit -ou ce qu'il en restait- avec moi, lui qui a pour principe de ne jamais céder à cette tentation.
Quand il m'a quitté ce midi, j'ai mis du temps à revenir dans le monde réel. Son message quelques minutes plus tard, l'odeur âcre du tabac qu'il a laissée ici et ses petites affaires personnelles me font réaliser qu'il est quelque peu entré dans ma vie.
Il reviendra en quatrième semaine ...

jeudi 27 août 2009

Ice Tea


Cela n'était pas prémédité. Pas de manigance d'aucune sorte. J'avais vu ce bouquin que j'aime tant, je l'ai pris en pensant à lui, me disant qu'il valait mieux le lui offrir que lui en parler. D'ailleurs nous l'avions évoqué il y a quelques jours. Au moment où C. a compris que ce n'était pas mon exemplaire que je lui confiais mais bien "pour lui" j'ai senti un trouble, une gêne. Sans doute par le fait que je pense à lui en dehors de nos rencontres physiques. Pourtant lui-même me confie ses pensées parfois lorsqu'il baisse la garde. Mais que croit-il?

Je me suis dit immédiatement que c'était peut-être le geste de trop, ce qu'il ne fallait pas faire, ou pas encore voire jamais, histoire de ne pas gâcher ce que je peux vivre. Finalement la manière avec laquelle il me remercia me fit comprendre que j'avais touché le point sensible. Ce qui fut confirmé par le message que j'ai reçu le lendemain. Malgré la fatigue et la dure séparation à 4.00, la soirée avait été très (très) bonne. Et le surplus d'affection symbolisé par le livre ne semblait pas choquer outre mesure.

Rares sont les fois où je ne tombe pas à côté de la plaque dans ce genre de circonstances. Soit je me laisse aller et je suis face à quelqu'un qui se méprend sur le geste, ne le comprend pas ... soit je ne fais rien, car n'en ressens pas le besoin et je suscite frustration et incompréhension là aussi. Loin d'être dans ce stress cette fois-ci, et même si l'exemple est anecdotique je me suis enfin retrouvé dans la situation où un geste anodin (ou presque) et dénué d'arrière-pensée (ou presque) a été perçu à sa juste valeur.

lundi 24 août 2009

Dad, your son is a f*cking fag



Voilà bien longtemps que je n'avais plus passé plusieurs jours d'affilée avec mes parents. Venus me visiter, j'ai bien entendu servi de chauffeur, guide et accompagnateur. Cela m'a permis de changer quelque peu mes habitudes (une de mes résolutions) et de m'aérer l'esprit, chose ô combien nécessaire tant le travail puis la rencontre avec C. m'avaient fatigué et perturbé ces derniers temps.
J'avais décidé de ne rien ou presque changer à mes habitudes et de ne pas me cacher derrière une façade lisse / d'hétéro moyen / de bons fils. J'allais dire et faire comme je l'entendais. L'étourderie m'y a aidé puisque j'avais laissé traîner malencontreusement (je le jure) une poignée de préservatifs et un petit flacon brun magique à la vue générale. J'ai discrètement rangé le tout mais sans doute (je pense) trop tard (et j'étais quand même un peu gêné...). Encore heureux que ma mère n'ait pas décidé de faire du rangement elle aurait pu trouver des choses nettement plus embarrassantes :o) Ensuite j'ai vu mon père se pencher sur certains bouquins de ma bibliothèque et faire un commentaire à ma mère. Oui cher père mais l'époque où ces ouvrages disparaissaient par magie la veille de ton arrivée est révolue. Ton fils est pédé. Et pas qu'un peu. Faudra bien t'y faire. D'ailleurs si tu avais fait attention à lui au cours des 30 années passées, tu t'en serais rendu compte. J'ai croisé de nouveau un regard réprobateur lorsque je me suis retourné en rue sur un joli garçon, histoire de voir si l'arrière du souriant passant valait l'avant. C'est une fâcheuse habitude que j'ai, un jour elle me jouera des tours. Ma mère fit semblant de ne rien remarquer (ou n'a rien remarqué, en même temps j'en sais rien).
Tout ceci me fait penser que loin de vouloir les choquer, je suis enfin capable d'affronter cela, leur regard. Je ne dis pas assumer car assumer d'être gay c'est un peu comme assumer d'être noir. Or on assume pas ce qu'on est, mais bien ce qu'on fait. Somme toute, l'idée n'est pas de les déranger dans leur petite vie tranquille. Alors même que je ne ressens pas le besoin de leur dire quoi que ce soit. Ca ne les regarde finalement pas, ils n'ont rien à voir là dedans. Un jour peut-être. En attendant, je les aime profondément.

dimanche 23 août 2009

Next Step

Cette semaine fut l'occasion de me retrouver entre autres Champagnisé, Warholisé, fleuri, muggé & boitapommé :o), gavé de nourriture terrestre et littéraire et même chouchou-té. Chacun s'y reconnaîtra. Que demander de mieux. Ca arrive une fois par an, on en profite, on se laisse aller et finalement c'est agréable. Quelques jours (heures devrais-je dire) de congés pour lever le pied et la visite familiale ce week-end pour couronner le tout. Bon bon mais après on arrête et on me laisse tranquille dans mon coin. Pas l'habitude moi. Je me suis également surpris à positiver dans certains situations professionnelles complexes, voire être force de proposition, de pacification. Damned, je deviens respectable.
Tout ceci m'amène à réfléchir une fois de plus à l'importance des relations "sociales". Inutile de différencier le professionnel du privé, cela n'est pas le sujet. Simplement jusqu'à présent, j'arrivais grâce à mon cerveau (merci papa pour le spermatozoïde qui m'a permis d'avoir suffisamment de neurones pour ne pas être plus crétin que la moyenne) mon éducation (merci maman d'y avoir tant veillé) mon instruction (merci papa et maman de vous être saignés et de m'avoir poussé à étudier si longtemps) réussi à réussir (ouais elle est forte celle là je suis le précurseur du "étudier plus pour réussir plus" mdr) globalement dans la vie. Pas partout et pour tout mais "en gros" oui. Mais il est un tout petit pas supplémentaire à franchir afin d'accéder au dernier carré, celui qui nous est réservé si l'on a un minimum d'ambition (ah oui il en faut, j'en ai et je le revendique haut et fort). Qu'il s'agisse du Nirvana familial, du Saint Grââl professionnel ou de l'épanouissement total personnel (etc.). Et je me rends compte que les plus beaux, intelligents, sympathiques, doués, généreux, ne réussissent pas à l'atteindre s'ils ne s'impliquent pas fortement à un moment donné dans (l'utilisation de) l'aspect social de leur vie. Non pas qu'ils aillent vers l'échec, mais vers la stagnation au mieux. Il faut donc continuellement manipuler ou accepter de se faire manipuler si tant est que ce soit pour la bonne cause. le mot manipuler a mauvaise presse, il est chargé d'ondes négatives. Devrions-nous utiliser "diriger"? Je ne crois pas car un moment donné, il faudra faire fi de tout, y compris sa bonne réputation voire de sa conscience pour toucher du doigt la consécration ultime. Et inutile pour cela de renoncer à ce que nous sommes, il faut purement et simplement s'adapter et l'accepter comme une nécessité. Et se battre.

samedi 22 août 2009

La souris et le chat


C. est décidément plein de ressources, surprenant. La promiscuité de nos habitations fait qu'il apparaît au moment où je m'y attends le moins, quelques minutes après m'avoir averti de sa visite. Nous jouons beaucoup. Lui à se faire peur, moi au chasseur. Mais finalement les relations humaines ne sont faites que de manipulations réciproques et le jeu tel qu'il se déroule n'en est que l'exemple. Certes il se dévoile et nous avons devisé la nuit entière avant qu'il ne s'éclipse aux premières lueurs du jour. Il ne voulait pas découcher, très bien, nous n'avons pas dormi. Je connais bien ce jeu, j'y ai déjà laissé des plumes et ma santé par le passé. Qu'importe, on ne vit qu'une fois. J'avais commencé par écrire que je me fous du fait qu'il soit en week-end avec son mec. Je me ravise. Je ne m'en fiche pas. Mais c'est un fait et l'expérience m'a permis de les accepter comme tels. Si j'avais dû décrire mon homme idéal physiquement, je pense qu'il s'en serait tiré avec un résultat médiocre. Et pourtant je le trouve finalement ... parfait. Pfffff.
Manipulation disais-je. En fait le terme est sans doute exagéré. Mais il est clair que les épreuves actuelles n'ont d'autre but de répondre à la question "qui veut qui et quoi"
Me concernant c'est clair : je le veux, je signe avec les deux mains et me coupe les deux jambes s'il le faut. Mais finalement les "faits" dont je parlais plus haut m'obligent à rester zen et à garder ... mes deux jambes, momentanément du moins :0)) Et in fine j'apparais comme distant et peu impliqué en dehors de nos rencontres physiques. Ce pseudo recul me permet de me délecter des "je ne serai pas joignable mais tu peux m'envoyer un message quand même mais ne t'étonne pas trop si je ne réponds pas immédiatement" ou des "on ne se verra pas avant le milieu de la semaine mais j'essaierai de passer dimanche quand même" et le meilleur "je me suis quand même connecté parce que j'ai pensé que ça te ferait plaisir de me faire un petit signe". Non mais je rêve :-)) Et loin de m'énever, tout ceci me fait fondre d'envie et de plaisir, et me valorise. Parce que ça fait bien longtemps qu'on ne m'a pas regardé dans les yeux et qu'on ne m'a pas dit qu'on avait passé un bon moment en ma compagnie, parce que ça fait bien longtemps que je n'avais pas été l'objet de tendresse et de désir à ce point, parce que cela fait bien longtemps que le mot sincérité avait été banni de mes rencontres diverses. Et parce que pour une fois, l'envie semble partagée sans pour cela augurer du tout de ce qui se passera et dont je ne suis finalement pas dupe. Carpe Diem.

mardi 18 août 2009

Orchidaceae


C'est bien la première fois qu'on m'offre des fleurs. Je n'en reviens pas. Je passe sur la livraison cahotique et les atermoiements du livreur. (qui m'appelle hier, prend rendez-vous, ne vient pas et finalement revient ce jour mais bien entendu je ne puis être au rendez-vous puisque n'étant pas au courant de celui-ci :-s )
Enfin, l'essentiel est ailleurs dans le ton juste du geste, le mot d'accompagnement, le choix des couleurs, bref indéniablement quelque chose qui me touche profondément. Et dont je me souviendrai. Reste à en prendre le plus grand soin. Simplement merci.
Dans le même temps je reçois un message troublant de C. , message auquel je pense depuis 24 heures. Mais le temps où je sautais à pieds joints à la moindre allusion est révolu. Je n'ai rien d'autre à faire qu'à attendre. Mais qu'il fasse viiiiiiiiiite :p
Tout ceci me donne de quoi occuper mon esprit et calmer mes nerfs à la veille du retour de mon cauchemar dans mon espace vital professionnel.

lundi 17 août 2009

Happy Birthday²


Il est des hasards (ou coïncidences je ne sais jamais quel terme employer) qui sont quand même troublants. Alors que je mettais le point final au post précédent la nuit passée (loin d’être insomniaque je suis davantage couchophobe pour reprendre le terme de Beigbeder que je trouve tout à fait drôle et approprié) une fenêtre pop-up a surgi sur mon écran, suivie dans la demi-heure par le pop-up physique de son charmant auteur inconnu en personne, C. (Pour clore le sujet immédiatement je précise qu’il n’est évidemment pas libre)

La magie de ces rencontres est qu’elles sont aussi soudaines qu’imprévisibles. Il a fallu que je sois encore éveillé, en envie (et retard) d’écriture, et disposé à recevoir chez moi quelque visiteur inconnu ce qui reste une conjonction assez rare. Ce sont néanmoins celles que je préfère, bien au delà des choses convenues, planifiées à l’avance pour coller à l’agenda surbooké d’un compère volage. La surprise est généralement bonne voire excellente comme elle le fut cette fois encore à tous points de vue. D’autant plus quand je me suis rendu compte, en jetant un œil à l’horloge par dessus l’épaule qui me faisait face qu’à l’heure exacte de ma naissance je pouvais fêter mon anniversaire en la présence de ce cadeau tout à fait inattendu.

Le premier jour du reste de ma vie

Un anniversaire n'est pas un événement. C'est un cap. Et le moment de faire un bilan. Difficile de s'attacher aux réussites, elles sont matérielles et tiennent en peu de chose. Un bon boulot, la fiche de paie qui va avec, la voiture et la série de cartes de crédit, les beaux hôtels pour les vacances et l'insouciance du solde bancaire en fin de mois. On ajoutera quand même du respect suscité, du plaisir trouvé et une dose d'assouvissement de pouvoir, parce que ce sont des réalités professionnelles évidentes, menteur qui prétend le contraire. 3 lignes sont donc suffisantes pour faire un bilan professionnel lors une échéance importante.

Pour le reste c'est plus compliqué. Les expériences personnelles, intimes, impliquent des sentiments et l'impression est toujours la même: on fait du surplace. Certes on avance, on apprend mais un beau jour, lorsqu'on s'arrête on se rend compte qu'on est revenu au point de départ. L'expérience est donc parfaitement inutile, contrairement à celle qui nous occupait dans la première partie de ce post.

J'ai donc eu 40 ans aujourd'hui. C'est quelque chose. J'ai beaucoup pensé à ma mère. 40 ans de souvenirs de son enfant, ce doit être effrayant comme retour en arrière. Rien de triste, juste beaucoup à assimiler. Je l'aime.

En soi je me fiche de passer à la dizaine supérieure. Cela donne même un degré de respectabilité supplémentaire, l'âge étant professionnellement parlant synonyme de sagesse et de savoir.

Je me rends compte depuis quelques temps déjà que je ne suis plus intéressé (hormis la plastique) par les gens qui pourraient être mes enfants (mes fils devrais-je dire ...) mais plutôt par les gens "de mon âge". Et c'est normal bien entendu, de s'entourer de gens de sa génération, avec qui l'on partage sinon les intérêts, l'expérience. Et comme c'est inéluctable et qu'on ne peut pas aller dans l'autre direction, cela ne sert à rien de commencer à se poser un embryon de question. C'est juste qu'on aimerait, à bien y réfléchir avoir un peu mieux occupé ce temps qui file, construit des choses, ne pas en avoir déconstruit d'autres.

La seule chose qui fait frémir est qu'étant donné l'espérance de vie moyenne, j'attaque doucement la seconde moitié de mon existence...

Bilan en demi-teinte diront certains. Pas du tout, je suis plein de bonnes résolutions et je m'y tiens. Ca doit être ça la quarantaine...

samedi 15 août 2009

La tête hors de l'eau


Tout le monde ne se souvient sans doute pas de ce nom Greg Louganis. Pourtant, l'évocation de ce plongeur de haut vol qui se fracasse le crane dans la piscine olympique de Séoul a fait le tour du monde (voilà, je sais que vous savez qui c'est). Le même jour il remporte le concours et la médaille d'Or. C'était en 1988. A l'époque, je me souviens l'avoir pisté sur toutes les chaines de télé tellement je trouvais ce garçon beau. C'était un euphémisme, je pense qu'il était parfait (cf.photo de l'époque). Je ne savais pas qu'il était gay, pas trop que je l'étais non plus d'ailleurs (lol).

La raison pour laquelle je parle de ce sportif est qu'il est l'objet d'un article admirable dans Le Monde de ce jeudi 13 août. Dans une série consacrée aux Ex-stars du sport, M. Kessous (le journaliste) brosse donc le portrait de Louganis. Rarement j'ai été touché à ce point par ce type d'écrit journalistique. Les photos certes dont celle du Louganis actuel "Aujourd'hui la beauté a pris un peu de ventre, les joues sont moins affutées, les cheveux, couleur argent, ont poussé" mais aussi la manière de retranscrire le parcours de l'athlète et la façon dont il vit la maladie qu'est le Sida, maladie qu'il a révélée pensant avoir pu contaminer les autres plongeurs lors de son accident.

Au delà de tout ceci, c'est la réalité d'une seconde vie après le feu des projecteurs qui rend le lecteur mélancolique. Car comment passer de la gloire à l'anonymat? Comment passer d'un entraînement de forçat à "des promenades avec ses 4 chiens" ... j'avoue avoir ressenti de la tristesse pour la situation. Et somme toute, jamais le journaliste ne sous-entend que Louganis ne soit pas heureux. Il relate simlement la vie d'un plongeur qui n'a plus jamais plongé, d'un champion qui n'a pas conservé ses trophées, et sans doute la difficulté de renaître après tout ça, d'autant plus quand on a vécu une enfance faite de violence, viol, racisme ...

Aujourd'hui Louganis est donc comédien, dresseur de chiens, militant etc ... mais si l'on doit retenir deux mots, je dirais simplement qu'il est humain et vivant. Je ne résiste pas à citer de nouveau l'article qui décrit le sportif au temps de sa gloire:
"Greg Louganis était une oeuvre d'art à la peau bronzée, au sourire immuable. Une merveille au talent insolent, au point que ses adversaires, impuissants, ne pouvaient que capituler face à ce monstre de beauté ... Du haut des tremplns olympiques ... la perfection s'appelait alors Louganis"
Le titre "La tête hors de l'eau" et les citations sont extraites de l'article de Mustapha Kessous (c) Le Monde - Jeudi 13 août 2009 "Portraits d'Eté" (j'ai utilisé ce titre car je n'en trouve simplement pas de meilleur)

dimanche 2 août 2009

Make-up

Prendre la résolution de modifier son mode de vie c'est un peu comme décider de se maquiller. La réalité reste la même, on ne fait que masquer quelques traits, essentiellement aux yeux des autres et de son miroir. Mais on ne trompe pas sa propre conscience.
Aussi je me rends compte que je retourne quoi qu'il en soit à la case départ. Il y a peut-être une évolution, je dis bien peut-être, dans la restitution et l'analyse des choses que je me fais à moi-même mais pas dans la réaction, et c'est bien là le problème majeur. Celle-ci reste immuablement la même. Les angoisses ne disparaissent tout comme la rouille ne disparaît que temporairement lorsque l'on repeint une pièce attaquée. Il faut poncer le métal à blanc et soigner le mal la racine afin de partir dans une autre direction, la bonne espérons-le.
Le hasard m'a mis en contact avec des gens bien différents ces derniers temps. Certains soignent leur névrose avec la nourriture, ou pleurent dans leur coin chaque soir, d'autres sont continuellement à la recherche de cette normalité affligeante d'une banalité déprimante, j'en passe ... Finalement je me rends compte que je ne gère pas si mal que ça ... et me sens (parfois) bien comme je suis ;-)
Et je ne remets en cause ni les décisions prises ni celles à venir parce que c'est bien ça qui donne force et courage. Quant à savoir si j'en sortirai vainqueur c'est une autre histoire.

mardi 21 juillet 2009

Deeper and Deeper

En discutant au soleil avec A. l'autre après-midi, je me rendais compte que nous étions finalement ridicules. Avec nos lunettes de starlette (surtout lui...) et nos accoutrements d'adolescents quarantenaires (surtout moi!) je me disais que nous avions peut-être passé l'âge de porter du Superdry et du A&F. Ceci dit, on est comme on est, et c'est bien ce genre de choses qui fait (aussi) notre différence même si je déteste l'idée de devenir pathétique en prenant de l'âge. Le tout est de réussir à passer d'un état à l'autre, acceptable en journée, follasse en soirée. Parfois le contraire, ça dépend. Mais ma réflexion était essentiellement liée au fait que nous sommes tous les mêmes: plus on murit et devient raisonnable, moins on est mûr et raisonnable. Oui c'est une réflexion profonde ^^ Plus on devrait chercher de la stabilité et plus on fait en sorte de se prouver qu'on a encore une valeur sur le marché... Et on ne fait donc que rechercher le contraire de l'utile. Si tant est qu'il faille s'attacher à l'utile, ce qui n'est pas prouvé. Pourquoi? Pour qui? Qu'on me réponde et je ferai en sorte de l'être (utile).
Trève de cynisme. Un long week-end de 4 jours vient de s'achever, pile-poil pour remettre un peu de carburant dans la mécanique qui me semble parfois avoir cent ans d'âge. Sport puisque je vais m'y tenir, amis dont la joie de revoir T. accompagné de S. charmant s'il en est, parisien mais pas trop, propre sur lui, discret et pétillant à la fois. Une bonne pioche. La discussion fut vive et intéressante, à en oublier et abandonner mes projets de soldes de chaussures chez Scapa, c'est dire ...
Sans oublier la fin de la remise en ordre de mon (enfin) chez-moi et l'achat du magnifique miroir qui trônera bientôt au milieu du séjour. J'ai hâte de voir ça.

Voilà, j'ai presque mis en route toutes mes bonnes résolutions, je peux enfin profiter de l'été avant la suite (oui parce que ce n'est que le début hein?). Finalement, la vie, c'est comme aller faire son jogging. Il est compliqué de trouver un rythme mécanique qui n'asphyxie pas les poumons et il faut prendre son temps, faire des pauses, redémarrer, ne pas céder aux alertes envoyées par les muscles au cerveau, persévérer, allonger la foulée, accélérer, ralentir, beaucoup transpirer, se forcer et finalement ça devient presque un plaisir. La fin de la course ne peut pas se conclure autrement que sur l'envie de recommencer bientôt. Peut-être est-ce le secret de tout. Et peut-être aurais-je dû commencer plus tôt.
Aujourd'hui c'est la Fête nationale Belge. Et il nous faut donc terminer par un tonitruant Vive le Roi !!

dimanche 12 juillet 2009

Garden Party

Je suis un être socialement handicapé. Je veux dire par là que j'ai peur des gens, que je suis mal à l'aise dans des réunions publiques, que je ne rencontre pas facilement de nouvelles personnes etc. Et ce n'est pas faute d'en avoir envie, juste cette paralysie dictée par un cerveau quelque peu déficient en la matière. Je mets un bémol en ce qui concerne le travail, lieu sur lequel je peux en général sinon m'en sortir avec les honneurs, du moins donner l'illusion de la maîtrise.
A ce sujet j'étais hier invité à une jolie soirée, organisée pour un motif futile, mais uniquement destiné, dans le chef de nos hôtes, à rassembler autour d'eux les gens qu'ils apprécient. Ce fut réussi, parfaitement organisé, et même si je ne me suis pas beaucoup risqué à aborder les gens que je ne connaissais pas, j'ai passé une bonne soirée. En rentrant, je me disais que définitivement, non, jamais je n'avais pris le risque ni même songé à organiser une chose de ce genre (hormis bien entendu les fois où P. avait organisé les choses lorsque nous habitions ensemble). Et pourtant rien de bien compliqué ni requerrant des facultés extraordinaires. Simplement la peur de mal faire, de rater, quelque chose que je ne m'explique pas.
Dans mes bonnes résolutions, qui consistent je le rappelle à s'occuper de moi exclusivement :o) il y avait 1. mon intérieur, on peut presque barrer c'est fait 2. mon corps arf j'ai effectué mon premier jogging le jour de la réception des travaux, c'est duuuur :-x mais je m'y tiens au moins une fois par semaine pour le moment (aucune condition physique, aucun souffle, aucun muscle bref que des avantages pour devenir un grand sportif ^^ ) 3. mon mental et celui-ci passe par mon entourage, mes amis, mes collègues, ma famille, mes simples copains (voire un sport que je ne fais pas tout seul avec mon lecteur mp3) bref tout ce qui fait que la vie n'est pas (trop) solitaire. Je m'y mets doucement et qui sait, la soirée à thème de folie suivra peut-être :-)

jeudi 2 juillet 2009

Les travaux - c'est fini !

Voilà, depuis ce matin, officiellement, mon chez moi est tout bien tout neuf. Oh il faut à présent que j'investisse un peu dans la déco et le mobilier, mais chaque chose en son temps. Pas de long discours ce soir, chaleur et fatigue obligent. Mais une petite photo comme promis. Ca donne pas grand chose faute de recul mais à comparer avec le "avant". :-))

dimanche 28 juin 2009

Les travaux - épisode 7

Des semaines que je passe mes samedis à arpenter les rayons des magasins de bricolage au milieu des hétéros moyens (ce qui a l'immense avantage de permettre de les rencontrer et les observer du coin de mon oeil impudique :o) ), à la recherche de choses pour lesquelles je ne pensais pas avoir un jour dans ma vie ressentir le moindre intérêt. Et pourtant. Je dois avouer que je ne déteste pas. Certes me faire réveiller chaque matin par une armée d'ouvriers équipés de truelles et de scies circulaires qui déposent chez moi des sacs de 25kg de ciment par demi-douzaines n'est pas un de mes fantasmes. Et retrouver ma quiétude, mon petit chez moi discret, mes habitudes et pouvoir à nouveau recevoir sont mes seules attentes du moment. D'autant que j'en ai du monde à qui montrer tout ça!

Mais j'ai appris beaucoup de choses. Qu'on peut vivre 3 semaines sans douche, que des gens sont très heureux de rendre service dans ces moments là, que c'est bien de ne pas pouvoir rentrer chez soi trop tôt le soir parce que cela permet de faire "autre chose", que la poussière c'est pas toxique ni mortel, qu'on peut se passer de télévision pendant 10 jours sans ressentir le moindre manque et profiter de la douceur de la soirée pour aller se balader et penser en compagnie de son ipod et découvrir notamment l'album que j'ai reçu en cadeau de Chris (merci encore, il est génial), que c'est très sympa de réfléchir à la couleur d'un mur, que finalement à force de dire qu'on sait rien faire de ses mains, on y croit soi-même alors qu'on a en fait même jamais essayé de manier un pinceau, que c'est gai d'apprendre comment on ponce un parquet et pas plus débile que de s'intéresser à la stratégie de communication de la Banque Centrale Européenne ou la construction d'un pavillon pour l'Expo Universelle de Shanghai 2010, que gérer un chantier est au moins aussi compliqué que l'installation d'un nouveau progiciel de paie, que c'est finalement pas grave si ça prend quelques jours de plus qu'annoncé et que le temps passe finalement vite et comme l'avait dit M "Tu verras c'est plus à dire qu'à faire". Cette expérience que j'avais qualifiée de terrifiante s'est finalement révélée très enrichissante tant du point de vue de la connaissance que de mon auto-psychothérapie.

Et passer une grande partie de mon dimanche à nettoyer, aspirer, rebrancher ... m'a mis de très bonne humeur, parce que j'aime le résultat tel qu'il se dessine et que je suis fier de moi (oui et alors? j'ai le droit).

Encore deux ou trois jours de finitions, quelques petites retouches de peinture et ce sera TERMINé ! Et ensuite, c'est décidé, j'économise pour les deux dernières pièces :-)

En attendant de voir le résultat définitif, un aperçu de la chose en plein nettoyage (Dyson inside^^) et en phase de retour à l'utilisation normale ... (salle de bain online dès que le miroir est posé et que la peinture est terminée).

vendredi 26 juin 2009

Man in the Mirror

On est sans doute jamais très original en ces circonstances. Je n'ai jamais été un "fan" au sens premier de Michael Jackson, mais je me rends compte combien tout ce qu'il a fait a baigné mon adolescence et ma vie. J'avais 13 ans quand Billie Jean est devenu le tube planétaire que l'on sait. J'ai regardé ce soir une retrospective de clips sur Yahoo et étonamment, pour chacun d'entre eux, un souvenir ou une grappe de souvenirs m'est revenu. Toutes ces années marquées par les stations FM en quelque sorte. En voyant l'animal se déhancher sur scène lors de la tournée Bad, je me suis dit que c'était quand même un exra-terrestre de génie. Je me souviens de P. qui m'avait dit une fois qu'il était rare d'avoir tant de styles de musique mélangés chez un même artiste (oui P. est musicien). J'ai entendu le même commentaire aujourd'hui à la radio. Et c'est vrai. Du funk mélangé à la guitare de Van Halen, de la soul noire américaine ... et deux morceaux que j'adore littéralement. Another part of me qui est une tuerie en Live et le très émouvant Earth Song. Quelque part, il va nous manquer ...

Another part of me en HQ !!

lundi 22 juin 2009

Les travaux - épisode 6

D'abord la joie de retrouver la civilisation, une douche fort à propos nommée Raindance, la danse de la pluie. Une sensation très agréable, une jouissance presque oubliée, un peu comme celle que l'on ressent le jour où l'on se rend compte que l'on a une prostate, et qu'il faut s'en servir. Non je déconne :-) Mais toute de même un vrai bonheur. Certes tout n'est pas terminé, quelques détails doivent encore être fixés mais rien de bien grave. Et puis patatras, retour à la réalité aujourd'hui avec une journée de ... ponçage de parquet :-(( Il faut certes bien y passer et je m'attendais à cette délicieuse couche de poussière qui recouvre tout. Mais tout hein? même les trucs enfermés ... En même temps, on est plus à ça près. Le tout quand même minimisé par la beauté du sol remis à neuf, qui me rappelle (P. s'en souviendra lui aussi) celui des étages supérieurs. Donc au final, je ne suis pas trop mécontent et je continue à patienter.
D'autant que la journée fut plutôt bonne malgré l'interminable réunion chez les bureaucrates européens. L'imminence du lancement de notre nouvel immenssissime projet m'excite pas mal. Nul doute qu'il faudra jouer serré mais le résultat sera à la hauteur des efforts, et efforts il y aura. La seule ombre restera la nécessité de se séparer de collaborateurs en lesquels beaucoup d'espoirs avaient pourtant été mis. C'est triste mais pas de charité à la WorldCompany à laquelle, quoique nous disions, nous appartenons. Tu aurais dû le savoir.


On finit avec une petite danse de la pluie ... (mais il faut voir en vrai!)

samedi 13 juin 2009

Heureux les simples d'esprit





J'ai longtemps pensé qu'en toute chose, que ce soit du privé, du professionnel, du familial ou du mental on devait se battre pour atteindre un niveau que l'on considère comme étant son propre point d'équilibre, celui à partir duquel on pourra commencer à développer de nouvelles choses, se reposer et essayer de viser le plaisir. Puis je me suis rendu compte qu'arrivé à ce stade, il fallait de nouveau se battre. Pour se maintenir mais aussi pour ne pas se faire rattraper. Enfin je vois qu'il faut en même temps se battre pour ne pas régresser. Et tout cela fait beaucoup de batailles à mener.
Et je suis fatigué. Parce que contrairement à ce qu'on tente de nous faire croire, le plaisir n'arrive jamais ou alors il est si furtif qu'on en vient à se demander si ça en valait la peine.
Non je ne suis pas dans un état de dépression profonde (enfin pas plus que d'habitude :) ) je suis simplement réaliste et incapable de faire face à certaines situations ou plutôt à la manière avec laquelle je m'efforce de les rendre ingérables. Et pourtant je suis lucide et même lucide quant à ma lucidité ;-) . Qu'à cela ne tienne, il faut avancer, ne serait-ce que pour ne pas tomber.
Ceci dit tout n'est pas négatif, loin de là. Je gère comme un grand un planning de fou. Et je me dis de plus en plus souvent que si je pouvais partager cela, en ce y compris les bons moments, ce ne serait pas trop mal.
Oui voilà une de mes conclusions. Je veux un mec.

Welcome back Jim, c'est comme ça qu'on t'aime :-D

mercredi 10 juin 2009

Les travaux - épisode 5

Ca avance ça avance ... mais ça en finit pas.
Heureusement que le travail me suroccupe ces derniers temps. Levé à l'aube, parti à l'arrivée de la meute carreleuse, peintre, plafonneuse et plombière et rentré à la nuit tombante, le temps de constater l'état des choses et tomber de sommeil. Cela résume mes journées. Et pourtant on s'habitue. Il y a encore quelques jours, je me lamentais dès qu'un grain de poussière avait franchi le sacro-saint seuil de l'immaculée chambre. Aujourd'hui, je vis et dors entre les caisses de matériel, sacs de plâtre, et vêtements recouverts d'une délicieuse couche rouge (la brique) blanche (le plâtre) ou brune (le ponçage) voire souvent ... les trois à la fois. Et je trouve que je gère plutôt bien. Somme toute je n'en vois pas (encore) la fin, d'autant que mon charmant peintre en chef m'a annoncé tout de go qu'il était en congés la semaine prochaine, au lieu de terminer ce pour quoi je l'ai engagé ... Je vérifie donc la loi énoncée dans mon premier post : les travaux, on sait quand ça commence, mais pas quand ça finit :o)
Quant à la pièce cenrale de mes préoccupations, la salle de bains, elle devrait être utilisable en milieu de semaine prochaine. Je meurs d'impatience de pouvoir me doucher chez moi, aprce que les ablutions rapides et le squat chez les autres, ça n'a qu'un temps. Ci-dessous la photo de la dite salle qui devrait être carrelée demain et vendredi.
Là vous voyez le mur de ce que sera la douche :-)(oui je sais on a l'impression que c'est le chantier mais c'est pour que l'on compatisse ...)




Et ici, un mur terminé avec la jolie cheminée réparée et repeinte.

mardi 2 juin 2009

Les travaux - épisode 4

Je m'attendais à l'apocalypse. Du coup je suis presque déçu :-) Premier jour de gros travaux donc. Avec une salle de bains qui ressemble à ça. (au fond à gauche vous apercevez la douche en joli carrelage italien gregio et juste en face le joli meuble sur mesure de toute beauté^^)


Donc pour être sérieux oui ça choque, ça effraie mais je me vois dans l'obligation d'être raisonnable, de prendre mon mal en patience et de faire confiance aux gens que je paie (très) cher pour faire tout ça. J'ai juste peur des mauvaises surprises, comme celle qui pourrait survenir lorsque nous regarderons ce qui se cache sous la moquette (enfin, j'ai un peu soulevé là et je vois ce que je m'attendais à trouver, donc je reste zeeeen). Somme toute, là aussi il faut se raisonner et surtout ne pas céder à l'inutile panique. On verra bien et comme on n'avait pas le choix de ne pas faire, il fallait et il faudra faire. Je veux juste en terminer au plus vite, disons ne pas dépasser les délais qui ont été fixés et pouvoir reprendre une vie normale dans un environnement acceptable.

Et se dire aussi qu'il y a pire. Je regardais par ma fenêtre et voyais les éléments de ma salle de bains sur le trottoir (je les ai pris en photo pour la postérité, les passants ont dû me prendre pour un malade), attendant d'être débarrassés demain matin. Et j'ai vu un petit camion plein de ferrailles diverses s'arrêter, deux hommes en descendre, regarder les choses entassées et les charger sur le camion. Adieu baignoire, vasque et radiateurs. Ils vont revendre cela au prix de la matière première et sans doute en vivent-ils. Alors moi, derrière mon écran de PC, de retour du boulot dans ma voiture luxueuse climatisée et me plaignant des désagréments de la poussière dans mes armoires pleines à craquer de fringues Hugo Boss, je me fais doucement sourire.

mercredi 27 mai 2009

Les travaux - épisode 3

Ca fait drôle de rentrer le soir et de zigzaguer entre les pots de peinture, caisses à outils et autres sacs de déchets entreposés chez soi.
Somme toute j'ai de la chance, je travaille avec des gens sérieux, aimables et propres qui ne laissent pas un chantier infernal. Il faut juste se retenir de sortir balai et aspirateur à tout bout de champs et accepter de vivre dans la saleté (qui finalement n'est pas si sale). Et dans cette odeur de platre persistante, cette humidité des murs.
Mais ce qui choque le plus est la perte de repère. Bien souvent on vit avec des choses qu'on ne voit même plus. Et un jour on se rend compte de leur absence et elles nous manquent. Ou alors on se rend compte à quel point elles étaient insupportables mais on s'y était habitué. Alors on s'en débarrasse. C'est un peu comme les gens d'ailleurs. Sauf que les gens on ne les remplace jamais.
Voilà on avance, une grosse moitié de la surface a été préparée, ce sera fini pour la fin de la semaine. Et lundi on commence (déjà !! ) à repeindre. Mais le plus gros va aussi débuter: la démolition de la salle de bains. D'ailleurs j'ai déjà reçu la première facture :-s ...

dimanche 24 mai 2009

Les travaux - épisode 2

Fin prêt. J'ai passé une bonne partie du week-end et de ce dimanche à tout préparer. C'est dingue le nombre de choses qu'on accumule sans s'en rendre compte. J'ai bougé des quintaux de livres et magazines, tous lus ou presque et qui représentent une grande partie de ma culture litérro-généraliste. Des centaines d'heures de lectures. Tout ça m'a effrayé. Vidé tous les placards des pièces qui vont subir la rénovation, démonté quelques meubles promis au mieux au don, au pire à la cheminée de B ^^.
J'ai du mal à me séparer des choses. Non pas pour leur valeur marchande, bien entendu que non mais pour les faits et souvenirs qui y sont attachés. Ainsi une étagère en pin qui fut mon premier meuble en tant qu'étudiant et que j'ai trimbalé d'appartement en appartement. En la démontant, (et cette fois ci sera la dernière du moins en ce qui me concerne, on verra si le destin la fera atterrir dans ma famille ... ou dans la cheminée) j'ai retrouvé plein de souvenirs, de mes études, de mon arrivée à Bruxelles, du déménagement vers cet appartement. Et le maniement de tous ces livres et objets divers m'a rendu quelque peu cafardeux pendant un court instant. J'envie les gens qui savent faire leur deuil des choses comme je le disais à propos de P. dans mon post précédent.
Quant au côté positif, c'est l'énergie que je mets dans ce projet de rénovation. En fait c'est MON objectif principal du moment et LA priorité absolue pour le mois à venir.

Ci-dessous la chose nue et vidée. Bientôt un joli parquet et des murs tout beaux :-) La seule chose qui devrait rester sur ceux-ci est mon Rothko que j'aime beaucoup beaucoup beaucoup ...


Metronome


Chaque fois que je vois P. je suis perturbé. Non pas d'interprétation hâtive ;-). Certes j'aime ce garçon de tout mon coeur mais on ne parle pas de ça ici. Comme le dit M. les gens que l'on a aimé passionnément ne redeviennent jamais des gens normaux.
Ce qui me marque à chacune de nos rencontres c'est la maturité et l'intelligence de ses réflexions. Son évolution est assez incroyable ou alors est-ce ma perception qui est différente, je ne sais pas. En tout cas le temps a un effet bénéfique c'est certain. Sur les personnes et sur les relations. Il est des gens que l'on sait devoir trouver sur son chemin, c'est ainsi et je pense que P. en faisait partie. Il m'a appris, au delà de l'histoire que nous avons vécue, beaucoup de choses. Et il continue. Je suis très frappé par l'indépendance du personnage vis-à-vis des autres, des prétendues règles, du travail, des amis, de la vie en général. Aux antipodes de ce que j'arrive à mettre en place avec des efforts insurmontables, pour atteindre des niveaux lilliputiens. Je suis tout aussi impressionné par sa capacité à faire table rase sur les mauvaises expériences du passé, tout balayer, ne pas perdre son énergie à se battre contre les murs ou les faits mais la mettre dans un rebond salvateur. Et ça marche. Et comme chaque fois, je me dis que je l'envie certes mais ne suis pas envieux, plutôt fier de lui.
Le temps a filé comme souvent et j'ai passé un bon moment, simplissime et reposant. De quoi laisser doucement mon cerveau zapper vers le sexe adultère avec X., son regard provocateur et sa langue piquante que je ne manquerais pas de retrouver.

jeudi 21 mai 2009

Les travaux - épisode 1

Les travaux on sait quand ça commence, jamais quand ça finit. Il parait.
J'espère faire mentir cet adage quant à la date de fin. Pour ce qui est du commencement, je le sais déjà, ce sera mardi prochain. Mon peintre-chef des travaux-ponceur de parquet-électricien (oui il fait tout ^^ et est surtout pas cher et d'une gentillesse extrême) débarque à 7.30 ce matin là pour la grande aventure.

Et je suis à fond dans le stress. Bien sûr tout le monde me dit que "ça va se faire" et que "faut juste laisser le temps" et "t'en fais pas" mais la perturbation dans mes petites habitudes m'angoisse. Sans parler de la poussière (beuarrrk), de l'indisponibilité de la salle de bains ou du débarquement ouvrier quotidien à 7.00 pendant quelques semaines. Et pourtant, j'ai dompté les premiers grands stress en allant choisir tout un ensemble de choses auxquelles je n'avais jamais pensé pouvoir prêter la moindre attention dans ma vie. Et j'ai aimé ça. De même, je viens de me rendre compte que finalement il faudrait que je m'y mette et que je dois commencer à essayer d'envisager de tenter la peinture ou je ne sais quel autre travail manuel difficile. Donc je vais faire (mais je dis pas quand :-D ). Je me rends compte surtout que plus j'en parle et plus je rationnalise et moins j'angoisse, je vais donc voir si consigner ici les états d'avancement et photos diverses va m'aider. Expérience intéressante d'extériorisation. Et puis je réalise surtout combien mes proches et amis se sont généreusement offerts pour m'héberger ou m'offrir d'utiliser leurs installations si nécessaire (à moins que ce ne soit pour mater mon corps nu et ruisselant au sortir de la douche tsss). Et ça vaut toutes les angoisses du monde :-)

Ci-dessous et pour la postérité ce qui sera la dernière photo de la chose en l'état actuel. Oui je sais ça craint^^

mercredi 20 mai 2009

On évalue chez Com.com

Nous voilà en pleine période d'évaluation du personnel chez Com.com. C'est important ça, les évaluations. On a des tas de formulaires vachement compliqués avec de jolies phrases du type "Je sais identifier mes priorités et m'attache à objectiver mes actions dans les délais qui me sont impartis. Je respecte les délais de manière à participer activement à la gestion collective du projet tout en gardant comme objectif secondaire la satisfaction de mon équipe et le respect des procédures individuelles et la maximisation quantitative des délivrables dans les conditions qualitatives fixées par le client et la rentabilité financière interne souhaitée et mesurable objectivement" Oui c'est compliqué d'être évalué, surtout un mercredi d'avant week-end (qu'on appelle aussi un vendredi de milieu de semaine ^^ ).
Dans l'évaluation, il y a l'évalué, l'évaluateur et le témoin. L'évalué doit préparer ses devoirs et répondre aux jolies questions. Bon c'est pas une interro et les jolies questions c'est juste "pour nous aider à appréhender l'évaluation". Une évidence. L'évaluateur il a préparé son intervention et il a relevé les points forts de l'évalué mais aussi (le fourbe) ses points faibles (tiens prends ça et encore ça et va griller en enfer vil évalué). Le témoin il dirige ou il recadre ou parfois, il s'endort :-).
Ca dure normalement une heure une évaluation. On en dit des choses en une heure. Surtout s'il faut commenter les jolies phrases de management par autre chose qu'un "euuuh".
Durant l'évaluation, l'évalué peut aussi évaluer son évaluateur. Lui dire ce qu'il pense de lui lors d'une conversation franche et ouverte. "Tu es mon chef, tu es un naze mais tu peux rien faire contre moi pendant une heure nananère". Non ça on évite. On parlera plutôt de mission de l'entreprise, de stratégie globale voire de challenge collectif. Et on fera des jolies réponses aux jolies questions avec plein de mots. Le témoin nous aidera à passer en revue les différentes rubriques afin qu'on en sorte vite et bien. Au bout de l'entretien (annuel, faut pas exagérer) il faudra conclure. En général, l'évalué repart avec son carnet de route et des objectifs! Qui seront ... évalués l'année prochaine. Bon on a le temps d'y repenser. Avec un peu de bol le témoin aura crashé son PC avec les jolies phrases et l'évaluateur aura jeté les papiers par mégarde. Chic! on pourra alors recommencer.

dimanche 17 mai 2009

Choc culturel


Cette citation n'est pas de moi mais de quelqu'un que j'admire beaucoup, Denis Payre. Fondateur de Business Object, qu'il a revendu (très cher) quelques années plus tard (à SAP), il s'est installé à Bruxelles. Je ne le connais pas personnellement mais le hasard fait qu'il résidait à quelques encablures de chez moi. Exilé en Belgique pour des raisons fiscales, (je ne cautionne pas ce type d'exil mais je le comprends néanmoins. Ceux qui menacent de tous les maux les exilés sont ceux qui n'ont jamais eu à laisser quelques millions sur la table de leur centre des impôts et inversement) il est rentré en France pour diverses raisons, familiales et professionnelles surtout.
Ce qui m'interpelle est la différence de comportement entre les citoyens français et belges (je devrais dire entre les français et le reste du monde, ce serait davantage correct). A priori, on a tendance à considérer la Belgique comme une lointaine province française parce qu'on y parle la même langue sans doute, enfin c'est ce que croient les français qui ne savent pas que la Belgique est un pays majoritairement néerlandophone. Mais si on se réfère à Bruxelles alors certes, la capitale est largement francophone. Les Français ont alors tendance à se croire en terrain conquis, puisqu'on les comprend ici. Ils se savent déficients dans la maîtrise des langues étrangères alors pour une fois que ce n'est pas un prérequis ... Ils sont aussi les seuls au monde à se moquer de l'accent belge (mais aussi quebequois ou celui des francophones de l'Afrique qu'elle soit du Nord ou de l'Ouest). Mais jamais au grand jamais ne réalisent-ils le ridicule de l'accent paysan du Sud Ouest, la vulgarité du titi parisien ou l'inaudibilité de certains accents méridionaux. De la même manière, ils aiment faire remarquer avec un sourire dédaigneux nos septante et nonante ... bien plus corrects cependant ethymologiquement que soixante-dix ou quatre-vingt dix. Mais voilà, c'est pas eux qui ont "inventé" les mots alors ... Ils sont aussi les seuls à croire que leur carte de crédit s'appelle carte bleue alors que c'est une marque franco-française que personne ne connaît en dehors des frontières, ce qui dénote d'une étroitesse d'esprit et de connaissance assez incroyable. J'ai pris un malin plaisir à le rappeler à un connard de touriste parisien dans une boutique il y a quelques semaines, qui se permettait d'engueuler la vendeuse qui lui expliquait que si c'était une Visa alors oui, elle l'accepterait, mais qu'elle devait voir la carte d'abord "Mais comment, vous ne connaissez même pas votre métier de caissière" a dit le mal élevé. Je ne prétends (et n'espère) pas qu'il soit représentatif de la population française, quoique ...
Des exemples, j'en ai à la pelle. Et de plus en plus au fur et à mesure que je vois les choses de l'extérieur. La France, dont tout le monde rit à l'étranger, se comporte encore avec un dédain et une condescendence insupportables envers le reste du monde. Bruxelles est un meling-pot mondial absolument unique et fabuleux. Et le constat général est plus que sévère. A côté, celui de D. Payre ou le mien sont de la rigolade.
[Et qu'on aille pas dire une fois de plus que c'est la responsabilité de notre cher Président. Certes il ne fait qu'empirer les choses, mais on rigole aussi beaucoup de Sego au delà des frontières du Poitou-Charentes. Mais je ne veux pas parler politique, c'est déprimant :o)]
Alors certes Knokke ne sera jamais Cannes et Bruxelles a des allures de petite ville provinciale mais la simplicité et l'humilité dont parle D. Payre valent bien toutes les Côtes d'Azur du monde.

samedi 16 mai 2009

Acte manqué


Je saisis toujours l'opportunité qui m'est donnée de voir de près les tournages et autres séances photo. Je n'explique pas mon intérêt marqué, sans doute au delà de l'amusement y-a-t-il cette fascination dont j'ai déjà parlé pour le monde des médias et du spectacle en général. Et cette semaine, c'était fête, j'avais l'occasion d'observer un tournage bien sympa et j'en profitai pour observer un peu ce qu'il s'y passait au gré de mes visites sur la scène. Tout cela prend un temps fou, réglages, essais, lumière ... Il est assez intéressant de voir combien l'image est banalisée dans nos esprits, à tel point qu'on en oublie la débauche de moyens techniques, informatiques et humains nécessaires pour la réaliser. Et quand on connait les résultats auprès de la cible, on se demande aussi, parfois, l'intérêt de la chose...

A un moment, par hasard, mon regard croise celui d'un des figurants qui me décroche un sourire ravageur. Bien entendu je baisse les yeux mais m'arrange pour rester dans son champ de vision, ou plutôt qu'il reste dans le mien. A plusieurs reprises, je le recroise, il jette quelques regards, j'ose même le clin d'oeil.

Comme toujours, je sais à cet instant que je vais faire l'autruche d'une manière ou d'une autre, afin de ne pas affronter la suite. Alors cette fois, je décide que non... Profitant d'une conversation avec quelqu'un à qui je dois laisser mes coordonnées, je saisis mes cartes, bien décidé à en glisser une à l'apollon comédien. Au mieux il s'en sert. Au pire (s'il ne comprend rien ou n'est pas de la famille, mais laissez-moi rire) ça ressemblera à un geste guidé par des considérations professionnelles (hem, naïveté quand tu nous tiens), je ne passerai pas pour un dragueur vulgaire, enfin pas trop :-s.

La fin de la séance se précise, je campe devant la porte. Je lui tendrai une carte, simplement en lui disant au revoir et en lui serrant la main (à défaut de lui rouler une pelle obscène magistrale ^^) Mais la loi de Murphy veille sur moi ... voilà que le grand sioux apparait, le regard noir, requerrant mon assistance immédiate. Impossible de le faire attendre. Je ne peux qu'observer, de loin, le charmant figurant rassembler ses affaires et s'en aller, non sans s'être retourné une dernière fois en lançant un large sourire et sans que j'ai pu l'approcher. Je connais son prénom et ai bien entendu la possibilité de le retrouver. Mais je suis une nouille .... Et une nouille qui de temps en temps et pour une fois aimerait bien qu'on essaie de la retrouver.

dimanche 10 mai 2009

Question de chance


Je rencontre souvent dans le cadre de mes activités professionnelles des profils que je qualifierais de "clonables" c'est à dire que les personnes ont le même parcours, terminé des études brillantes, ont les mêmes aptitudes techniques ou linguistiques, le cerveau apparemment correctement développé et une motivation forte. Et pourtant, parmi ces clones, certains réussissent et d'autres pas.

Ainsi je me faisais la réflexion en comparant deux de mes collègues. Je les ai embauchés en même temps, sur le même job au sein de la même équipe, pour exercer exactement les mêmes tâches dans des conditions semblables. Quelques mois plus tard, force est de constater que l'évolution n'est pas parallèle. Ainsi le plus expérimenté des deux se retrouve dans l'incapacité totale de progresser. Souvent découragé et interrogatif devant l'utilité de sa tâche, ne pensant finalement plus qu'à la délivrance de l'heure qui avance. L'autre dont c'était le premier job a très vite montré de belles qualités, de l'ambition et de l'abnégation, du courage et progresse régulièrement, au point d'être candidate à une promotion sous peu. Le premier a toujours eu cette farouche volonté d'exercer ce métier, en rêve continuellement, en a -j'en suis certain- toutes les qualités et trouverait la motivation pour progresser sans nul doute. Et pourtant ... rien. La seconde, à peine effleurée par l'idée il y a quelques mois, se rend compte des portes qui s'ouvrent grand devant elle, et n'a plus qu'à s'y engouffrer.

Question de chance m'a-t-on répondu. Non je ne crois pas. Je crois très fort en "ce qui doit être fait et ce qui ne doit pas l'être" ou "ce qui est écrit" mais plus encore à cette espèce de faculté innée et souvent inconsciente qu'ont certains de mettre en place, dans un ordre qui leur appartient les briques nécessaires à la construction d'un mur, sans que cela ne soit visible par quiconque, sans doute même pas par eux même. Le tout allié à une certaine persévérance et une définition claire des priorités.

Somme toute, il restera même pour les meilleurs une part d'impondérables, d'incompréhension et même ... de malchance.

vendredi 8 mai 2009

Grigio

Je ne pensais pas que l'on pouvait prendre du plaisir à élaborer un projet décoratif. Dans la série "j'écris vraiment des trucs intéressants ces derniers temps".
J'avais donc pris congé (ouais incroyable ^^ mais que l'après-midi hein?) pour aller faire mon choix de carrelages, vasque, robinetteries et autres colonne de douche. Et c'était bien. J'étais dans le show-room et j'imaginais MON intérieur une fois rénové. Certes à chaque fois j'angoisse maladivement et ridiculement sur le fait de ne pas avoir l'accès au confort moderne pendant quelques semaines, mais je me rends compte que cet aspect est partiellement gommé par l'excitation de vivre dans un lieu tout neuf. J'en ai vraiment envie à présent.
Je me souviens que P. n'avait pas réussi à me pousser à franchir ce pas, je me rends compte que j'avais tort. D'autant que ce type d'activité est très certainement drôle et jouissif si on a la chance de le partager avec quelqu'un. Et c'est d'ailleurs comme ça pour tout ou presque. Seule la confrontation d'idées et d'avis avec ceux qui nous sont chers nous permet d'avancer. Alors certes la couleur des dalles a fort peu d'importance dans une vie, mais savoir qu'on l'a choisie avec celui qu'on aime, et qu'on va y vivre ensemble pendant un temps apporte indéniablement une touche d'intérêt et de plaisir à la chose. En attendant, je grille de voir le résultat final. Ce sera gris, une couleur que j'aime beaucoup et promis je posterai une photo.

jeudi 7 mai 2009

Thaï

Les soirées avec D. sont toujours délicieuses et frustrantes. Délicieuses car depuis près de 10 ans que je connais D., je le considère comme mon idéal masculin. Pas tant le mec que j'aimerais avoir, mais celui que j'aimerais être. Pour tout un tas de raisons qui tiennent autant de son physique :p que de son mental. D'ailleurs j'ai eu le béguin pour lui à la minute où je l'ai rencontré. Frustrantes pour exactement les mêmes raisons.
Je me sens toujours bien en sa compagnie. Le garçon m'inspire confiance, ne me ment pas, ne joue pas avec moi. Il sait qu'il ne me laisse pas indifférent et c'est un état de fait qui ne m'autorise ni paroles ni gestes déplacés. D'ailleurs je n'ai pas envie de ça du tout. Ce qui m'importe c'est qu'il soit dans mon cercle intime et que, comme hier soir, l'on reprenne la conversation là où on l'avait laissée il y a plusieurs semaines. C'est cela que j'aime dans les relations amicales profondes: l'inutilité de devoir justifier un silence, la joie de se revoir, l'absence totale de sentiments négatifs, bref tout ce qui fait que le lien garde sa force avec le temps.
En rentrant chez moi, je me disais qu'il y a des choses que l'on a pas cherché à construire et qui se révèlent n'apporter que de bonnes surprises, voire se solidifient avec le temps. Et puis le reste, qu'on ne cesse de chercher mais dont les fondations paraissent ne jamais être en mesure de supporter le moindre poids ...

lundi 4 mai 2009

And now ladies and gentlemen

Je disais l'autre jour en relatant l'une de mes excitantes expériences professionnelles vécue chez Com.com :-s que parler en public n'a jamais été mon activité favorite (euphémisme).

Plus j'y réfléchis et plus je dois y mettre un bemol.

D'abord envisager de prendre la parole debout devant les autres qui me regardent me terrifie. Au sens premier du terme. J'ai des sueurs froides, des crampes d'estomac et toutes ces choses amusantes ... Ca me rappelle systématiquement que je mesure 1m91 et qu'on me voit toujours dans un groupe, quoi que je fasse. Ma réaction immédiate est donc toujours de bétonner mon intervention. Je la pense, mais surtout je la répète, je la vis à haute voix même et pire, je la truffe de vannes plus ou moins drôles, toujours un peu à la limite du politiquement correct mais qui détendent l'amosphère et qui me font passer pour le "mec trop cool z'y va" que je ne suis absolument pas. Celui qui a toujours un truc drôle et qui fait de l'esprit alors que rien n'est spontané. Bah l'essentiel est l'emballage ;-)

Ensuite il se passe généralement une chose bizarre dont je ne connais pas l'explication scientifique s'il y a mais qui se produit à chaque fois que je suis dans ce genre de situation. Je me lance, très maladroitement, souvent en tremblant et cherchant mes mots. Mais très vite, en l'espace de quelques secondes, je me retrouve dans un état second, une sorte de trip sans substances illicites et je déballe mon affaire (enfin on se comprend :) ) sans même m'en rendre compte. Et je suis comme dans une sorte de trou noir, le temps n'est plus vraiment important, je ne me rends pas compte de ce que je dis ou fais. On me dit que je parle vite, trop vite, pressé de vouloir en finir sans nul doute. Mais tout ceci se déroule dans un état proche de "l'inconscience". Promis, je raconterai ça à mon psy ;-). Ce doit être ça, l'adrénaline.

Enfin vient le moment de la délivrance. A chaque fois, je me dis que j'aimerais bien continuer, que finalement c'était bien, que je maîtrisais le truc, que j'étais plutôt bon. Et pourtant irremédiablement, la même angoisse resurgira la prochaine fois, et le même scénario se déroulera. En parlant de la qualité des dernières prestations, S. m'a affirmé qu'elle me trouvait très bon. Finalement j'ai peut-être (à force de travail et de souffrance!) réussi à enfouir totalement cette peur panique sous une fausse apparence de légèreté et d'aisance. Comme quoi tout (ou preque) arrive. D'ailleurs voilà qu'on me demande à présent "d'aller faire des RP", signe que je ne m'en sors pas si mal. Je vais donc devoir sur-stresser quelques fois encore ... ;-)

dimanche 3 mai 2009

Belga Queens

J'aime bien les week-ends. Surtout quand ils sont longs et variés.
D'abord être perçu comme le génie informatique de la famille^^ qui a réussi à installer PC, Adsl et WiFi me fait finalement plaisir. Non pas pour la performance toute relative (je n'ai fait que lire la notice...) mais pour le fait d'oter l'épine du pied de ma mère qui s'en faisait quand même pas mal pour cette histoire au point d'en avoir eu des crampes d'estomac. Décidément les chiens ne font pas des chats. Et lui permettre d'acceder au reste de l'univers via un petit micro-processeur me semble être une bonne chose. Voilà qui la sortira de là où la vie l'a confinée, dans le rôle de parfaite épouse, mère et grand-mère, sans trop lui demander si elle a jamais eu d'autres ambitions. Et je veux aujourd'hui lui renvoyer l'ascenceur, celui qu'elle a si souvent fait fonctionner pour les autres tout en empruntant l'escalier de service. Petite contribution, mais je sais combien il est important pour elle de savoir qu'elle peut compter sur nous (moi).
Soirée avec B. ensuite. Réjouissante, intéressante, profondément amicale. Le tout dans la simplicité et la bonne humeur, aidé en cela par juste ce qu'il faut de déraisonnable dans les quantités d'alcool. Et l'amusement des choses simples comme la fréquentation de la laverie voisine, qui ne fait rire que nous, mais de quelle manière! Et nous sommes tellement semblables dans ce qui nous rend insuportables ...
A. m'avait à maintes reprises promis qu'il me présenterait celui qui est officiellement l'élu de son coeur depuis 3 mois déjà. Le rendez-vous était pour ce week-end. Je me suis donc retrouvé pour la première fois dans une configuration qui m'était inconnue le concernant. J'avoue avoir été troublé, me sentant parfois légèrement de trop. G. est assurément un garçon charmant, avec de bonnes manières, physiquement plus qu'acceptable et avec une position enviable. Je leur souhaite bien évidemment le meilleur même si je ne connais que trop bien l'issue de toutes les relations, quelles qu'elles soient, gaies d'autant plus. Et j'espère avoir l'occasion de développer avec le duo le même type de relation que j'ai avec A. Et aussi bien entendu ne plus systématiquement être celui qui se présente partout non-accompagné ...

Mexican Soup


Je ne vais pas commencer par parler du SIDA parce qu'on va m'accuser de ghetoisme, ce qui est loin d'être quelque chose que je soutiens. Mais évidemment, on ne peut s'empêcher d'y penser quand on parle de maladie grave, d'épidémie, de risque majeur sur la santé humaine.


La folie hystérique qui s'empare (en apparence du moins) du monde (ou serait-ce uniquement des médias?) ces derniers jours à propos de la grippe qu'on surnomme "mexicaine" m'incite quand même réagir. Après la VACHE folle, la dioxine du POULET, la tremblante du MOUTON, la grippe aviaire et le POISSON au mercure il fallait trouver un autre animal de basse-cour non-encore utilisé ce sera le porc. Et un pays pas trop usé: pas en Asie, pas la Grande Bretagne ni la Belgique ou le Danemark ... et surtout pas la France. Ne restait qu'à l'affubler d'un nom de code reconnaissable mais suffisamment scientifique. Nous avions H5N1 ce sera donc H1N1. L'emballage est désormais complet.


Le SIDA (oui oui), les cancers, ou plus simplement la grippe annuelle que nous connaissons sont des maladies ô combien plus dangereuses et mortelles que l'épidémie du siècle qu'on nous annonce. Certes cela fait peur. Si cela se produit. Parce que c'est bien la chose avec laquelle on joue: la probabilité. Imaginer des millions de personnes contaminées et malades, des hopitaux et médecins impuissants ou simplement débordés, des stocks insuffisants de traitements, des morts sans doute. Mais qui a intérêt à ce qu'on ait peur à ce point? Ceux qui nous ont mis dans la crise "financière" dont on ne parle soudainement plus (mais qui pourrait tuer davantage de pauvres eres) ? Le fabricant du Tamiflu (qui en a vendu quelques centaines de millions de boites pour la grippe aviaire qu'on nous annonçait mortelle et pandémique) que l'on voit dans tous les journaux TV? Les médias jamais avares de sensationnalisme et qui engrangent du coup des minutes d'attention de la part des lecteurs/auditeurs/telespectateurs? Les gouvernements à qui on donne une occasion de parler de choses "pour lesquelles ils n'ont aucune responsabilité"? L'OMS qui a pour une fois l'occasion d'essayer d'apporter la preuve que ses fonctionnaires internationaux ne sont pas parfaitement inutiles (et réagir un peu moins mollement que lors de la révélation des propos scandaleux du pape). Bref tout le monde a quelque part besoin d'en faire des tonnes pour effrayer les citoyens lambdas que nous sommes.


Loin de moi de dire qu'il faut ignorer les menaces (réelles) sur nos vies quotidiennes. Parce que justement, et même avec beaucoup de raison, le risque est là et bien réel que cette chose s'étende rapidement et touche chacun d'entre nous. Mais on nous parle (si tant est que ce soit 1.vérifiable 2.véridique) de 300 cas au Mexique, pays gigantesque qui compte rappelons-le près de 110 millions d'habitants. C'est pas le Luxembourg ni le Vatican (d'ailleurs une bonne épidémie de grippe porcino-volaillère dans ce coin reculé de la Place Saint Pierre ne ferait pas de mal pour renouveler la population du micro-Etat ... ). En regardant la télé ou les journaux, on a juste l'impression d'assister à une sorte de téléthon morbide, savoir qui annoncera le premier un nouveau décès ou de nouvelles contaminations. Et le tout manque singulièrement de décence et de retenue.

lundi 20 avril 2009

Vestige

C'était une soirée de fin de printemps, pas encore vraiment l'été, un peu pluvieuse et nous étions invités à dîner chez B. Je me souviens de la dispute que nous avions eue juste avant. Pas méchante, ça ne l'était jamais, mais qui nous avait fâchés et nous restions muets l'un vis à vis de l'autre. On verrait bien qui aurait le dernier mot. Comme souvent. Sans doute la cause de la dispute était-elle tout à fait futile. Comme toujours. A un moment de la soirée alors que je fumais à l'extérieur, il est venu me rejoindre. J'avais froid et il m'a tendu son pull. Il était plein de ces petits gestes là. Je l'ai passé et il m'a dit "il te va très bien, il est à toi". La dispute était bien entendu oubliée.

Ce matin, alors que je triais des affaires afin de donner ce dont je n'ai plus envie ou besoin aux bonnes oeuvres, cette histoire m'est revenue très clairement à la vue de ce pull. J'avais complètement oublié les circonstances dans lesquelles il m'avait été donné, bien que je sache bien entendu de qui il venait, et que je le porte encore régulièrement.

Le cerveau a cette capacité extraordinaire de réussir à conserver ces petites choses qui, des années plus tard, ont encore une signification. Ces jolies histoires qui font que la vie a un sens, ces anecdotes qui nous font exister au milieu des autres.

dimanche 19 avril 2009

Persepolis

J'ai déjà parlé ici de l'admirable travail de Marjane Satrapi et de son Poulet aux prunes. Il était donc évident que je cède à la tentation de l'oeuvre majeure de MS à savoir Persepolis. J'en attendais beaucoup. D'abord parce que j'avais adoré ce que j'avais lu d'elle mais aussi parce que la critique était unanime quant à la qualité de l'ouvrage.

Sur le dessin rien à redire, on aime ou pas. Moi j'adore ce trait simple et pas forcément très précis. Mais tellement expressif. Par contre, j'ai (un peu) eu du mal à rentrer dans l'histoire. Sans doute l'ai-je commencée à un moment un peu difficile mais quand même. Cependant, une fois entré dans l'ambiance le livre est à la hauteur du précédent.

Marjane Satrapi nous conte donc en BD sa vie, depuis sa plus tendre enfance sous le régime du Shah d'Iran puis la révolution islamique, ses études en Europe, son émancipation, sa révole quotidienne contre le non sens des règles du régime mais aussi plus tendrement sa vie au milieu des femmes telles que ses amies, sa mère, sa grand mère. Et la restitution de ses souvenirs y compris de sa naïveté d'enfant est extrêmement intelligente et touchante. On y aborde certes des problèmes graves tels que les droits de la femme ou les libertés individuelles, mais jamais on ne sombre dans l'instruction à charge contre le régime ni même le misérabilisme. Marjane Satrapi sait trop bien que le problème de cette région du monde est bien plus complexe qu'une simple idéologie, et cela transpire dans son récit.
Au final, une oeuvre intelligente, instructive, pleine de tendresse et qui mène à la réflexion. Bref à ne pas manquer pour qui aime le genre.

Marjane Satrapi - Persepolis

mercredi 15 avril 2009

Autoritarisme chez Com.com


Je déteste devoir faire preuve d'autorité. Ou plutôt non, je déteste que les gens me détestent. Longtemps j'ai cru qu'il fallait être gentil et écouter les gens pour qu'ils m'aiment bien. Et puis, sans doute touché par la grâce super-nannyenne (Super Nanny étant mon programme TV préféré, je viens d'en voir un épisode absolument subjuguant qui a sans doute inspiré quelque peu ce post) je me suis rendu compte que non, tout compte fait, qui aime bien chatie bien. Pire, l'humain aime qu'on lui fasse mal et ne respecte que celui qui le remet (vertement) à sa place.

J'ai donc appris à devenir sec, cassant et autoritaire, parfois même presque craint de certains. Ca me peine parfois, parce que je sais que ceci m'empêche d'être "le bon collègue copain avec tout le monde". Mais finalement, je vis avec ça et assez bien même. Le "management" comme il convient d'appeler ce que je fais ne souffre pas d'à peu près, il faut taper dans le tas. Et si parfois j'ai encore des sursauts de "s'il te plait tu veux bien m'aimer bien au travail et me le dire", je dois dire qu'en général, la paix absolue que j'ai gagnée avec certains me fait dire que j'ai choisi la bonne voie.

Aujourd'hui par exemple (en dehors de Super Nanny c'est bien cette situation qui m'a inspiré ;-) ) je fus pris à partie par une horde furieuse de collègues incompris et mécontents d'une décision qui, loin de les pénaliser, les touchait dans ce qu'ils ont de plus précieux : leur ego. J'ai d'abord eu la tentation de les écouter, les plaindre et leur dire que "bien sûr ma brav'dame que voulez vous qu'on y fasse" pour ensuite en prendre un pour taper sur l'autre tant l'agressivité et la mauvaise foi me donnaient la gerbe. Zen l'Olive ... je n'ai fait que déplacer la discussion, arguant de je ne sais quelle urgence. Ce qui me permit de préparer, perfide que je suis, tous les contre-arguments possibles et imaginables. Et convoquer moi-même la réunion. L'attaque, sourde et rampante de la meute était bien préparée... Mais la défense imparable. D'abord je coupe la parole. En m'excusant. Je dois prendre possession du terrain, je ne peux pas laisser un millimètre aux opposants. D'autant qu'ils sont quand même une vingtaine et que parler en public (qui plus est en anglais) n'est pas vraiment mon activité favorite (quoique, mais j'y reviendrai dans un autre post com.comien) Oui avant de discuter, je dois préciser quelques points. Innocemment. Mais je sais que je coupe l'herbe sous le pied de la moitié de ces jeunes post-pubères. Qui finalement ne posent que des questions basiques, voire se rendent ridicules. J'ai même surpris quelques-uns d'entre eux retourner leur veste, me remerciant de ma franchise et de ce "qu'on fait pour eux" (sic) et le tout s'est terminé dans la plaisanterie. Les hautes sphères, ayant eu vent de la révolte, me gratifièrent d'un BRAVO chaleureux et sonore lors de mon retour du combat.

Ce genre de situation, au delà de l'anecdote montre bien combien l'aspect communication dans l'entreprise est important. Parce que finalement, je pense avoir pêché par trop de confiance lorsque j'ai préparé la première mouture. Et que quelques minutes auraient suffi à éviter l'amorçage de la bombe.

MAIS

Force est de constater que c'est justement là que l'on gagne du respect. Je reste convaincu qu'à éviter les conflits et les échanges de points de vue, on en perd son autorité naturelle et son statut. In fine, loin d'être un Machiavel en puissance, les circonstances m'ont juste permis de me prouver que non seulement je pouvais me battre, mais aussi gagner à la loyale.

lundi 13 avril 2009

Jour de lessive



Calculer et faire du retroplanning est chez moi une seconde nature. Ainsi je laisse constamment mon cerveau en veille, lui laissant le soin de mettre à l'agenda la prochaine coupe de cheveux chez le coiffeur (toujours un samedi matin et pas plus que toutes les 5 semaines afin d'éviter l'apparence trop évidente des cheveux blancs), le nombre de yaourts à acheter en fonction de la consommation quotidienne (un le matin et un le soir, celui du matin étant obligatoirement sans morceaux (sinon je vomis) goût nature si mon petit déjeuner se compose d'une banane, au citron ou à la vanille s'il s'agit d'un biscuit, le vanille étant réservé aux jours où le biscuit est au chocolat, le citron pour les biscuits nature) et donc par voie de conséquence le nombre de bananes à acheter le samedi (en général deux, une pour le lundi, une pour le mercredi sauf les semaines spéciales comme celle de Pâques où il n'y aura banane que le mardi, ceci ayant des conséquences sur le nombre de yaourts natures à posséder dans le frigo comme on l'aura compris) et la réserve de biscuits nécessaires (il en faut pour deux semaines afin que cela ne me perturbe pas, pas plus sinon je les mange pour résorber le stock, pas moins sinon je recalcule sans cesse quand je risque de tomber en panne).

De même il faut planifier les lessives à l'avance. En général on en fait une ou deux par week-end. Enfin cela dépend de la saison. En hiver, le linge sèche lentement alors il faut espacer. En été c'est mieux, on a pas besoin de planifier le séchage. Mais toute de même. Vu qu'il faut lessiver le linge de maison chaque deux semaines (et ne pas louper l'échéance sinon la machine est trop petite et il restera du linge sale à laver qui perturbera le reste de ma semaine), le clair tous les quinze jours, le foncé environ une fois par semaine, et les draps toutes les deux semaines (sauf utilisation intense :o) et là on fera une exception en fermant les yeux) la planification startégique de lessive est compliquée. En même temps les mois de printemps sont super bien pour ça avec les jours fériés, on a des séances de rattrapage. Sans oublier le repassage. Car on ne laisse pas traîner le linge propre et sec, on le repasse et on le range (dixit Maman). Tout ceci a bien évidemment une influence sur le stock de lessive à posséder (c'est un peu comme les yaourts, la lessive). J'aime acheter la lessive. C'est un événement chaque fois que je termine un bidon. D'ailleurs je scrute toujours par transparence mes bidons de lessive afin de voir si le niveau baisse à l'allure souhaitée. [Pour qui me connaît, il n'aura pas échappé que ce TOC (c'en est un que j'assume) est le même que celui que j'ai avec les stylos à bille, n'utilisant que ceux dont le niveau d'encre est visible, afin d'en vérifier l'usure, impatient que je suis de le terminer, et d'en recommencer un autre....] Mais comme je lessive peu (j'ai quand même pas une famille nombreuse) je suis frustré de ne pas pouvoir acheter plus souvent de lessive. Enfin si j'en achète quand même, plein, des différentes, pour le noir, les couleurs, les températures hautes, en tablettes, liquide ou poudre, ou alors quand il y a une promo "inratable" (je suis quand même un peu radin hein? ) ... et j'utilise "selon" ma logique de "ce qui est mieux pour". Voilà, on prend son pied comme on peut.

Les plannings lessive et yaourt ne seraient rien s'ils ne se mêlaient pas à toute sorte de calcul de temps de trajet, jours de sortie (qui ont une influence catastrophique sur l'agenda des menus de la semaine (peu ou prou la même chose chaque semaine)) ou encore moment où l'on doit faire le plein de la voiture (en fonction, on l'aura compris des déplacements certains mais aussi, et c'est plus compliqué, des impondérables). Et tout le reste.
Au début on vit avec. Puis on s'efforce de chasser cela, de se libérer, de ne pas remonter deux fois depuis le garage pour vérifier si la porte du frigo est correctement fermée, de ne pas rebrousser chemin pour vérifier la cafetière électrique, et tout le reste, tout ce qui pourrit la vie (je n'ai pas d'autre mot que pourrir, mais si on le comprend au sens premier du terme, c'est le sentiment que tout ceci laisse). Car on se rend compte qu'il n'y a pas de fin. Mais c'est bien là le problème. La fin. Car immédiatement, ces obsessions sont remplacées par d'autres ... et de nouveau, il n'y a pas de fin. Alors on décide de vivre avec et même de faire partager aux gens qui comptent pour soi. Qui comprennent ou pas, qui acceptent généralement.
Je vous vois ricaner, mais faites attention que ça ne vous arrive ...